I. Troubles de la conscience


Il a été rapporté qu’une personne sur huit ayant subi un traumatisme craniocérébral (TCC) grave reste dans un coma prolongé et un état végétatif à la suite du TCC. Les résultats tirés de la recherche indiquent que les cliniciens sous-estiment souvent la réactivité des personnes qui sont dans un état végétatif ou un état de conscience minimal de même que leur état de conscience envers leur environnement. Le diagnostic repose sur l’évaluation clinique qui vise à mettre en évidence la localisation ou la discrimination de comportements indiquant qu’il y a conscience de soi ou de l’environnement. L’échelle de coma de Glasgow (ECG) est fréquemment utilisée dans les milieux de soins aigus pour évaluer le niveau de conscience. Les cliniciens doivent savoir que, bien que l’ECG soit très utile lors de certaines phases des soins aux personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral (TCC), cette échelle n’est pas un outil diagnostique valide pour évaluer les troubles de la conscience prolongés et que ces états ont besoin d’être classifiés au moyen d’évaluations plus sensibles et raffinées. Ceci est particulièrement important étant donné que le traitement et le pronostic dépendent grandement de la précision de la différentiation entre les types de troubles.

Le pronostic n’est pas toujours sombre : 50 % des personnes qui survivent à un TCC grave mais qui restent dans un état végétatif sont capables de reprendre conscience à l’intérieur d’un an après le traumatisme et jusqu’à 40 % améliorent par la suite leur score à l’échelle de coma de Glasgow (ECG). La stimulation sensorielle a notamment été préconisée comme moyen de faciliter la récupération et de neutraliser les effets négatifs de la privation sensorielle souvent présente dans les milieux institutionnels. La stimulation multimodale peut améliorer les résultats cliniques. Cependant, trop de stimulation peut dépasser les capacités du cerveau. Observer étroitement les réactions de la personne à des stimulations contrôlées permet de surveiller l’évolution et les progrès. Une mobilisation prudente et graduelle de ces usagers aide à diminuer les effets indésirables associés à l’immobilisation. Les proches peuvent souvent jouer un très grand rôle en ce sens.

On doit documenter l’évolution des personnes en amnésie post-traumatique (APT) afin de repérer une disposition à la récupération et planifier la transition au moment opportun vers la réadaptation subaiguë. Des évaluations formelles effectuées au moyen d’outils validés sont requises étant donné la fluctuation de la récupération associée au faible niveau de conscience de soi qui est habituellement observé lors de cette phase de récupération. De plus, les milieux de soins devraient assurer un environnement structuré, offrant un faible niveau de stimulation, mais facilitant l’orientation tout en réduisant au minimum l’utilisation de contentions physiques et de médicaments sédatifs.

Les usagers qui présentent des troubles de la conscience, notamment ceux qui sont dans le coma ou dans un état de conscience minimal ont besoin d’avoir un accès continu à des services interdisciplinaires spécialisés. Des soins et services spécialisés ainsi que des ressources adéquates sont nécessaires afin de pouvoir surveiller et réadapter ces usagers aux besoins plus complexes. Des réévaluations fréquentes à l’aide d’outils standardisés doivent être effectuées. Étant donné que le point d’équilibre optimal entre la stimulation et le repos n’est pas connu, il faut surveiller les besoins respectifs de stimulation et de mobilisation de chacun.

Des observations prolongées et de multiples tentatives peuvent être nécessaires pour déterminer le niveau exact de réactivité des personnes dont l’état végétatif se prolonge. Une table de verticalisation ou un autre appareil mécanique sera probablement nécessaire et devrait être disponible dans tous les centres offrant des soins aux usagers présentant un état de conscience minimal (niveaux 1 et 2). Les personnes dont le niveau d’état de conscience se situe entre 3 et 5 et qui sont en APT nécessitent un environnement structuré offrant un faible niveau de stimulation et une stabilité au niveau des soins, incluant du personnel soignant stable ainsi que des outils et des informations visant à faciliter l’orientation des usagers.

Exemples d'indicateurs

  • Nombre et proportion de patients avec lesquels des mesures de contention sont utilisées.
  • Fréquence de l'utilisation des mesures de contention / semaine.
  • Durée moyenne de l'utilisation des mesures de contention.
  • Présence d’une chambre d’hypostimulation.
  • Durée moyenne d’utilisation de la chambre d’hypostimulation (jours).
  • Proportion de personnes présentant un trouble de la conscience sévère qui sont évaluées chaque mois pendant la première année suivant le traumatisme.

Voici des suggestions d'outils et de ressources qui peuvent être utilisés pour soutenir l’implantation des recommandations de cette section. Les professionnels de la santé doivent en tout temps respecter les dispositions légales et normatives encadrant l’exercice de leur profession, dont notamment les dispositions relatives aux champs de pratique ainsi qu’aux activités réservées ou protégées, puisque celles-ci peuvent différer d’une province à l'autre.

Outils cliniques :

Ressources pour les usagers et les proches :

Autres ressources :

Toutes les personnes qui ont subi un TCC qui présentent un trouble de la conscience ont besoin d’être évaluées et observées étroitement et ce, en mode continu. Les proches peuvent jouer un rôle déterminant dans les phases initiales du continuum de services, notamment lors de la reprise de conscience. Abbasi et coll. (2009) ont mené un essai randomisé contrôlé bien conçu afin d’évaluer les effets de la stimulation sensorielle sur l’état de conscience : on a mesuré au moyen de l’échelle de coma de Glasgow (ECG) l’effet de visites familiales structurées. Les familles avaient reçu de la formation sur le coma, la manière appropriée d’exercer la stimulation et comment rester calme. Les usagers qui ont reçu ces visites familiales ont démontré de façon significative un meilleur score à l’ECG à chaque jour d’intervention et ont atteint une moyenne de 2 points de plus à l’ECG que les sujets du groupe témoin. Bien qu’aucun résultat clinique à long terme n’était évalué ni qu’aucun suivi n’ait été réalisé, ces résultats suggèrent que la stimulation exercée par les familles peut être considérée comme une intervention efficace pour activer la récupération d’un coma. (Abbasi et coll. 2009).

Dans le seul autre essai randomisé contrôlé recensé portant sur ce sujet, Johnson et coll. (1993) avaient aléatoirement assigné des sujets à un groupe recevant de la stimulation sensorielle multimodale ou à un groupe ne recevant aucune stimulation sensorielle avec intention. Dans cette étude, le principal résultat clinique était constitué des changements à l’ECG après les interventions. Cependant, Johnson et coll. (1993) n’ont rapporté aucune donnée concernant cette mesure et n’ont présenté que des données sur des paramètres biochimiques et physiologiques dont l’importance clinique peut être discutable. La validité des résultats de l’étude a été remise en question en raison de son score médiocre sur le plan de la méthodologie (PEDro = 3). Les conclusions n’étaient pas basées sur les résultats de l’étude. Globalement, les études recensées portant sur ce sujet démontraient généralement qu’il y avait une amélioration, à des degrés différents, après des interventions de stimulation sensorielle multimodale. Quelques études portaient sur le seul objectif d’investiguer la question à savoir si la durée du coma pouvait être diminuée par l’utilisation de la stimulation sensorielle. Par exemple, Mitchell et coll. (1990) ont signalé que les sujets soumis à de la stimulation sensorielle multimodale avaient démontré des diminutions significatives de durée du coma comparativement aux sujets du groupe contrôle. Ici encore, la durée du coma constituait le seul résultat clinique de l’étude et devant l’absence d’autres mesures cliniques importantes (par. ex. des indicateurs cliniques comme l’ECG ou le score au Disability Rating Scale), de tels résultats ne parviennent pas à démontrer un quelconque avantage fonctionnel lié à la stimulation sensorielle. Une étude Cochrane de 2002 a produit les mêmes résultats établissant qu’il n’y a pas de preuve suffisante pour réfuter ou soutenir l’utilisation de programmes multisensoriels chez les personnes dans le coma ou dans un état végétatif (Lombardi et coll., 2002).  

La durée de l’APT est souvent utilisée comme indice de gravité des blessures et comme élément prédictif des résultats cliniques; par conséquent, il a été recommandé d’évaluer l’APT régulièrement, jusqu’à la sortie de l’APT, au moyen d’un outil validé (Ponsford et coll. 2014). De nombreuses études ont analysé les outils d’évaluation potentiels (Tate et coll. 2006; Tate et coll. 2000; Frey et coll. 2007; Jackson et coll. 1998; Shores 1995). Les recommandations portant sur la prise en charge des usagers en APT ont été formulées principalement sur la base de l’expérience clinique et il y a peu de données probantes disponibles pour soutenir ces directives (Ponsford et coll. 2012; Ponsford et coll. 2014; Snow et Ponsford 2012).

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P

Prioritaire

F

Fondamentale

N

Nouvelle Niveaux de Preuve

A

B

C



I.1.1

C

La personne ayant subi un traumatisme craniocérébral qui présente un trouble de la conscience requiert des évaluations médicales et neurologiques régulières ainsi qu’une surveillance en continu. 

(Adapté de NZGG 2006, 2.2.4, p. 39)

Dernière mise à jour en juin 2023


I.1.2

P

C

Chez les personnes qui présentent des troubles de conscience en phase aigüe, l’échelle de coma de Glasgow (GCS) devrait être utilisée pour évaluer l’état neurologique et en faire le suivi. Bien que cette échelle soit considérée comme relativement facile à utiliser, sa fiabilité peut varier et il est recommandé de régulièrement former les utilisateurs.  

(Adapté de NZGG 2006, 2.2.1, p. 37)

Chez les personnes qui présentent des troubles de conscience et qui sont intubées en phase aigüe, le score FOUR (Full Outline of UnResponsiveness) devrait être utilisé pour évaluer l’état neurologique et en faire le suivi. Comme le FOUR inclut la réactivité de la pupille et le réflexe cornéen, il constitue un meilleur outil que le GCS pour cette population de patients.

En phase aigüe, l’échelle Coma Recovery Scale Revised (CRS-R) peut être utilisée pour l’évaluation et le suivi des personnes qui présentent des troubles de conscience.  Cependant, cet outil nécessite de l’équipement spécifique, de la formation et du temps additionnel, comparativement au GCS et au FOUR.

Chez les personnes qui présentent des troubles de conscience de manière prolongée, l’échelle Coma Recovery Scale Revised (CRS-R) constitue l’outil privilégié pour l’évaluation et le suivi neurologique.

Une réévaluation médicale et physique immédiate devrait être réalisée lorsqu’on observe une chute ou un changement de plus de 2 points au score GCS (ou une chute dans la mesure d’un autre outil approprié reflétant l’état neurologique, p. ex. CRS-R) chez une personne présentant un trouble de conscience.

Remarque : La détérioration du score GCS ou l’absence d’une amélioration attendue en fonction du délai après le traumatisme nécessite une réévaluation immédiate de la condition clinique : l’urgence de l’investigation ou de la référence est proportionnelle à l’urgence de la situation clinique.  

Dernière mise à jour en juin 2023


I.1.3

C

Un diagnostic de syndrome d’éveil non-répondant  ou d’état de conscience minimale après un traumatisme craniocérébral devrait être basé sur des évaluations : 

  • effectuées par des cliniciens ayant une formation appropriée et expérimentés dans le domaine du syndrome d’éveil non-répondant et de l’état de conscience minimale: 
    • dans des conditions adéquates; 
    • à l’aide d’outils d’évaluation structurés et validés; 
    • à la suite d’une série d’observations étalées sur une période de temps adéquate (au moins à 10 occasions pendant un minimum de 2-3 semaines au cours des premiers mois). 
  • effectuées en tenant compte des observations cliniques portant sur les réactions comportementales tirées des : 
    • rapports cliniques; 
    • entrevues avec la famille et les intervenants.

Remarque : L’échelle Coma Recovery Scale Revised (CRS-R) devrait être utilisée comme principal outil structuré pour l'évaluation de l'état de conscience. De plus, les outils Wessex Head Injury Matrix (WHIM) et Sensory Modality Assessment Rehabilitation Technique (SMART) pourraient être utilisés pour fournir des informations complémentaires. 

(Adapté de RCP 2020, Section 2; 2.4, 2.6, p. 67)

Dernière mise à jour en juin 2023


I.1.4

B

La famille joue un rôle actif dans l’évaluation de la personne présentant un trouble de conscience prolongé parce que la personne peut réagir plus tôt avec un membre de sa famille ou un être cher. Les cliniciens devraient travailler étroitement avec la famille et les proches de la personne ayant subi un traumatisme craniocérébral présentant un trouble de conscience prolongé, en leur expliquant quelles réactions surveiller et comment faire la distinction entre l’activité des fonctions supérieures et les réactions dues aux activités réflexes. Si c’est approprié, la famille peut aussi être encouragée à enregistrer ses observations au moyen d’outils comme des vidéos.

(Adapté de RCP 2020, Section 2; 2.5, p. 67)

Dernière mise à jour en juin 2023


I.1.5

N

C

En phase aigüe, les cliniciens devraient chercher à identifier la cause de la lésion cérébrale, écarter les causes traitables de troubles de la conscience (par exemple, troubles métaboliques, troubles infectieux, crises d'épilepsie, médicaments, toxines, hydrocéphalie, etc.) et débuter les traitements appropriés dès que possible.

(Adapté de RCP 2020, Section 2; 2.2, p. 66)  

Dernière mise à jour en juin 2023



I.2.1

C

L’évaluation de l’amnésie post-traumatique (APT) chez la personne ayant subi un traumatisme craniocérébral devrait être réalisée de façon répétée, au moyen d’un outil validé (par exemple le Test d’orientation et d’amnésie de Galveston [GOAT], le Orientation Log [O-Log] et le Westmead Post-Traumatic Amnesia Scale [WPTAS], jusqu’à la sortie de l’APT. 

(Adapté de NZGG 2006, 2.2.3, p. 38, INCOG 2014, Assess 2; PTA 1, p.296 et INCOG 2014, PTA 1, p. 314, Ponsford et coll. 2021; Spiteri et coll. 2021; Hennessy et coll. 2020)

Dernière mise à jour en juin 2023


I.2.2

P

C

Pour réduire au minimum l’agitation et la confusion associées à l’amnésie post-traumatique (APT), la personne ayant subi un traumatisme craniocérébral devrait bénéficier d’un environnement sécuritaire et sous supervision jusqu’à la sortie de l’APT. 

Il est recommandé de/d’: 

  • assurer un environnement calme et stable dans l’unité de soins et d’éviter l’hyperstimulation; 
  • envisager l’utilisation d’une chambre d’hypostimulation; 
  • évaluer l’influence qu’ont les visiteurs, les évaluations et les thérapies et de limiter ces activités si elles causent de l’agitation ou de la fatigue excessive; 
  • faciliter le sommeil nocturne et l’état d’éveil diurne, tout en permettant des périodes de repos au besoin; 
  • réduire au minimum le recours aux mesures de contention et favoriser l’utilisation de mesures de remplacement afin de permettre à la personne de bouger librement; 
  • réduire au minimum les stimuli nocifs lorsque possible, par exemple les cathéters urinaires, les tubes de gavage, les tubes intraveineux; 
  • favoriser la stabilité de l’équipe de soins et d’intervenants œuvrant auprès de la personne; 
  • utiliser avec la personne les moyens de communication les plus fiables possibles, par exemple pictogrammes, gestuelle, tableau de communication; 
  • fournir fréquemment du réconfort et des indices d’orientation mais éviter de répéter inutilement les questions d'orientation et de mémoire; 
  • selon le degré de tolérance de la personne, présenter de l’information de familiarisation; 
  • aider la famille à comprendre l’APT et les façons de réduire au minimum le déclenchement de l’agitation; 
  • identifier et aborder les facteurs déclencheurs de l’agitation; 
  • l’écoute limitée et supervisée de la musique préférée de la personne peut réduire l'agitation. 

(Adapté de INCOG 2014, PTA 3, p. 314, Carrier et coll. 2021; Block et coll. 2021; Makley et coll.2020; Park et coll. 2016; Carrier et coll. 2022)

Dernière mise à jour en juin 2023


I.2.3

N

B

Les physiothérapeutes devraient s’efforcer de fournir des thérapies aux personnes en APT. Les thérapies devraient être adaptées en termes de longueur, d’intensité et d’environnement en se basant sur le niveau d’agitation, de troubles cognitifs et de fatigue de la personne.

(Adapté de INCOG 2022)

Dernière mise à jour en juin 2023


I.2.4

N

C

La déglutition et la communication devraient être évaluées et suivies par un ou une orthophoniste.

(Adapté de INCOG 2022)  

Dernière mise à jour en juin 2023


I.2.5

N

A

La personne ayant subi un TCC, et qui est en APT, devrait recevoir de l’entrainement normalisé et personnalisé aux activités de la vie quotidienne (AVQ), selon les principes de la procédure et de l'apprentissage sans erreur.

(Adapté de INCOG 2022)  

Dernière mise à jour en juin 2023


I.2.6

N

C

L’utilisation de neuroleptiques (par exemple halopéridol, rispéridone) et de benzodiazépines pour traiter l’agitation et l’agressivité associées à l’APT chez les personnes ayant subi un TCC devrait être réduite au minimum. Ces médicaments peuvent ralentir la récupération suite à une lésion cérébrale, ralentir l’émergence de l’APT, et peuvent produire des effets négatifs sur la cognition. En général, les médications neuroleptiques devraient être limitées à celles administrées pour gérer des niveaux d’agitation et d’agressivité qui menacent la sécurité de la personne et/ou de l’équipe de soins. Si la médication est requise, il est recommandé de débuter à petites doses, d’y aller lentement, et de mesurer les effets sur l’agitation et la cognition au moyen d’outils normalisés.

(Adapté de INCOG 2022)

Dernière mise à jour en juin 2023



I.3.1

P

C

Pendant la première année suivant le traumatisme, toute personne présentant un trouble de la conscience devrait être évaluée périodiquement par une équipe interdisciplinaire spécialisée en traumatismes craniocérébraux. 

Remarque : L’équipe interdisciplinaire peut inclure, au besoin, un intensiviste, un neurologue, un neurochirurgien, un physiatre, une nutritionniste clinique, un inhalothérapeute, un physiothérapeute, un ergothérapeute, un neuropsychologue, un travailleur social, un orthophoniste, etc.

Dernière mise à jour en juin 2023


I.3.2

C

Lorsqu’une personne présente un état comateux ou un état de conscience minimale à la suite d’un traumatisme craniocérébral, une période de traitement dans un centre de traumatologie tertiaire devrait être envisagée, si les services régionaux ne sont pas en mesure de combler ses besoins en soins infirmiers spécialisés ou en services de réadaptation.

(Adapté de ABIKUS 2007, G81, p. 29; adapté de RCP 2020, Section 2, 2.1, p. 66)

Remarque : Cette mesure peut nécessiter des ressources additionnelles par rapport aux pratiques existantes. Idéalement, ces ressources devraient être intégrées dans un milieu offrant déjà des services de réadaptation intensive.

Dernière mise à jour en juin 2023


I.3.3

C

Les membres de l’équipe de soins, la famille et les proches devraient être attentifs à l’hypersensibilité et à la fatigue. Afin d’éviter l’hyperstimulation, ils devraient gérer le nombre et la fréquence des visiteurs, en se basant sur les limites de l’établissement et le niveau de conscience de soi et d’endurance de la personne. 

(Adapté de RCP 2020, Section 2, 2.8, p. 68)

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I.3.4

N

B

Les programmes de stimulation sensorielle peuvent être bénéfiques et devraient mettre l’accent sur les sensations plaisantes, qui comportent des préférences musicales, des voix familières ou des stimulations tactiles, proposées une à la fois.

(Adapté de RCP 2020, Section 2, 2.8, p. 68)

Remarque : Malgré l’absence de preuve formelle pour soutenir les programmes de stimulation chez les personnes dans le coma, la stimulation contrôlée fournit les meilleures occasions d’observer les réactions.  

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I.3.5

C

La personne qui a subi un traumatisme craniocérébral et qui présente un trouble de la conscience devrait bénéficier d’un programme progressif pour augmenter la tolérance à la position assise et à la position debout, maintenir la tolérance orthostatique, stimuler l’éveil et possiblement aider à préserver les réflexes posturaux, les fonctions intestinale et urinaire, la masse musculaire et la santé de la peau et des os. 

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I.3.6

N

C

On peut envisager un essai de zolpidem afin de promouvoir la récupération des troubles de la conscience chez les personnes qui présentent des troubles de conscience prolongés à la suite d’un traumatisme craniocérébral.

Remarque : Cette recommandation est basée sur des résultats d’études observationnelles.

RÉFÉRENCES :

  • Du et al. (2014) 
  • Oommen et al. (2019)
  • Zhang et al. (2021)

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I.3.7

N

A

On peut envisager un essai d’amantadine pour promouvoir la récupération des troubles de conscience pendant la phase subaigüe suite à un traumatisme craniocérébral.

RÉFÉRENCE :

  • Giacino (2012) NEJM

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I.3.8

N

C

Les preuves sont insuffisantes pour recommander l’une ou l’autre des interventions suivantes visant la promotion de la récupération des troubles de conscience suite à un traumatisme craniocérébral :

  • Atorvastatine
  • Citicoline
  • Baclofène intrathécal
  • Lorazépam
  • Méthylphénidate
  • Modafinil
  • Sélénium
  • Vitamine D

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I.3.9

N

C

Les preuves sont insuffisantes pour recommander l’une ou l’autre des interventions suivantes visant la promotion de la récupération des troubles de conscience suite à un traumatisme craniocérébral :

  • Acupuncture 
  • Oxygénothérapie hyperbare 
  • Stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr) 
  • Table basculante 
  • Traitement par ondes de choc transcrâniennes extracorporelles 
  • Stimulation transcrânienne à courant continu (t DCS) 
  • Stimulation transcutanée du nerf médian 
  • Stimulation transcutanée du nerf vagal 

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