S. Troubles d’utilisation de substances


Les taux prétraumatiques d'abus de substances chez les personnes ayant subi un TCC sont élevés. Les troubles liés à la consommation de substances et le TCC sont plus fréquents chez les jeunes hommes et l'intoxication aux substances est l'un des principaux facteurs contribuant aux traumatismes causés par des accidents. Les études diffèrent sur le plan des critères utilisés pour déterminer si un individu a un problème d'assuétude, de dépendance ou d'abus. Les études qui n'incluent que les sujets ayant une alcoolémie positive au moment de l'admission feront état d'une incidence gonflée par rapport aux troubles liés à la consommation de substances signalés par les patients. De plus, les taux de prévalence varient selon les populations. Les taux d'abus d'alcool prétraumatiques dans les populations australiennes et nord-américaines ont été enregistrés à 20-40%, alors que les taux en Finlande sont rapportés à 8%, ce qui reflète probablement les différences culturelles dans la consommation d'alcool.

Parmi les personnes qui ont subi leur traumatisme dans un accident de véhicule à moteur, qui est l'une des principales causes de TCC, près de la moitié étaient intoxiquées. Les études suggèrent que l'abus d'alcool et de substances diminue au cours de la première année suivant le traumatisme, mais les personnes qui ont recommencé à boire deux ans après le traumatisme sont susceptibles de consommer davantage qu'en période prétraumatique. En fait, les personnes qui abusaient de l'alcool avant le traumatisme étaient dix fois plus susceptibles de faire preuve d'une consommation problématique d'alcool après le traumatisme. Les personnes qui consomment de l'alcool de façon excessive et qui subissent des conséquences négatives importantes liées à leur consommation d'alcool sont plus susceptibles de déclarer que l'alcool est la cause de leur traumatisme craniocérébral et plus susceptibles de déclarer une consommation abusive d'alcool dans la période prétraumatique. De plus, la corrélation entre les troubles de l'humeur et l'abus de substances s'est également avérée très forte, tant avant qu'après le traumatisme.

Les défis particuliers que posent les troubles liés à la consommation de substances dans un contexte de TCC exigent que les équipes de réadaptation soient particulièrement conscientes et vigilantes en ce qui concerne les interactions et les impacts potentiels lors des processus d'évaluation et d'intervention cliniques. Les programmes de réadaptation devraient disposer de protocoles et de processus de gestion des problèmes de comportement potentiels pouvant survenir à l'unité de réadaptation. Les programmes de réadaptation des TCC devraient intégrer dans leurs équipes des thérapeutes désignés et spécifiquement formés pour superviser les objectifs de réadaptation ciblant la gestion de la consommation de substances ou avoir accès à des ressources externes spécialisées, au besoin. 

Il importe que les fournisseurs de services soient complètement formés à l’entrevue motivationnelle et aux stratégies d'intervention relatives à la consommation de substances.

Exemples d'indicateurs

  • Proportion de personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral qui ont fait l'objet d'un dépistage d'antécédents de consommation de substances, d'intoxication au moment du traumatisme et de consommation actuelle de substances.

Voici des suggestions d'outils et de ressources qui peuvent être utilisés pour soutenir l’implantation des recommandations de cette section. Les professionnels de la santé doivent en tout temps respecter les dispositions légales et normatives encadrant l’exercice de leur profession, dont notamment les dispositions relatives aux champs de pratique ainsi qu’aux activités réservées ou protégées, puisque celles-ci peuvent différer d’une province à l'autre.

Outils cliniques :

Ressources pour les usagers et les proches :

Autre ressource :

Effets de l'intoxication sur les évaluations initiales

Plusieurs questions ont été soulevées quant à l'évaluation de la gravité du traumatisme, en particulier avec l'emploi de l’échelle de coma de Glasgow. Il a été suggéré que cette échelle n'est pas fiable lorsqu'elle est utilisée pour établir le niveau de fonctionnement lors du traumatisme chez les personnes qui avaient bu et/ou consommé d'autres substances (Jagger et al., 1984). Certaines études ont rapporté une corrélation négative entre le score de l’échelle de coma de Glasgow et l'alcoolémie chez les personnes admises à l'hôpital après un TCC (Alexander et al., 2004 ; Berry et al., 2010 ; O'Phelan et al., 2008; Schutte & Hanks, 2010 ; Shahin et al., 2010). Une corrélation positive a été observée entre l'alcoolémie et l’échelle de gravité des blessures (Injury Severity Scale) (Salim et al., 2009a ; Salim et al., 2009b). Andelic et ses collègues (2010) ont noté que les patients chez qui on a diagnostiqué un niveau moins grave de TCC ont plus fréquemment déclaré avoir consommé des substances au moment du traumatisme, tandis que ceux chez qui on a diagnostiqué un traumatisme plus grave ont fréquemment déclaré avoir consommé des substances avant le traumatisme. Il convient de noter que d'autres études n'ont pas trouvé de corrélation entre ces deux variables (Kelly et al., 1997 ; Sperry et al., 2006 ; Stuke et al., 2007). À ce jour, les preuves concernant les effets de l'alcool sur la gravité du traumatisme sont contradictoires. 

Effets de l'intoxication sur la mortalité

Le rôle protecteur attribué aux niveaux élevés d'éthanol sérique et sur le TCC est un sujet controversé. Il a été suggéré que l'alcool agit comme un agent neuroprotecteur et joue un rôle dans la survie après un traumatisme (Berry et al., 2010). Plusieurs études ont rapporté des taux de mortalité plus faibles chez les individus qui étaient intoxiqués au moment du traumatisme que chez ceux qui ne l'étaient pas (Berry et al., 2010 ; O'Phelan et al., 2008; Salim et al., 2009a ; Salim et al., 2009b ; Tien et al., 2006). Une étude rétrospective a indiqué que l'alcoolémie était plus élevée chez les survivants que chez les non-survivants d'un TCC (Salim et al., 2009a), tandis qu'une étude prospective a révélé qu'une alcoolémie de niveau faible à modéré était associée à un risque de mortalité plus faible chez les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral grave (Tien et al., 2006). Bien que ces études portent principalement sur l'intoxication alcoolique, leurs conclusions peuvent également s'appliquer à l'intoxication par des drogues illicites au moment du traumatisme (O'Phelan et al., 2008; Salim et al., 2009b). Dans l'ensemble, d'autres recherches doivent être menées pour déterminer de manière concluante les effets de l'alcool et d'autres substances sur la survie post-TCC.

Effets de l'intoxication et de l’abus de substances sur la récupération

La récupération à la suite d'un TCC sera probablement affectée négativement si les personnes continuent à abuser de l'alcool ou d'autres substances. On a constaté que plusieurs de ces personnes passent plus de temps dans les programmes de réadaptation en raison de l'accentuation des déficiences des fonctions sensorielles, motrices, cognitives et de communication (Wehman et al., 2000). De plus, l'abus continu d'alcool et d'autres substances augmente le risque de présenter des complications médicales (Salim et al., 2009a). Participer à la réadaptation dissuade ou empêche les individus de consommer diverses substances, car les patients sont suivis de très près (Bjork et Grant, 2009). Cependant, après la sortie de la réadaptation à l’interne, il n'y a plus de surveillance et les patients peuvent revenir à leurs comportements antérieurs comme stratégie d'adaptation. La dépendance à l'alcool et à d'autres substances peut conduire à l'incapacité de survivre de manière indépendante dans la communauté (Burke et al., 1988).

Pendant la phase aiguë de la récupération, on a constaté qu'une alcoolémie élevée permettait de prédire des résultats moins bons à diverses mesures neuropsychologiques, y compris l'orientation, la concentration, le raisonnement et la mémoire (Bombardier & Thurber, 1998 ; Kelly et al., 1997 ; Tate et al., 1999; Wilde et al., 2004). Wilde et ses collègues (2004) ont également noté qu'une alcoolémie élevée était associée à une augmentation de l’atrophie du cerveau durant la phase post-traumatique. En ce qui concerne la récupération à long terme, les effets de l'alcoolémie et de l’abus de substances ne sont pas clairs. Une étude a révélé que l'alcoolémie aiguë n'était pas associée avec des résultats au Glasgow Outcome Scale jusqu'à un an après le traumatisme (Alexander et coll., 2004). Une autre étude a rapporté que l'alcoolémie aiguë était en corrélation avec le score de la mesure de l'indépendance fonctionnelle (MIF) à l'admission en réadaptation, mais pas avec la MIF à la sortie ou à un an après le traumatisme (Schutte et Hanks, 2010). Les auteurs ont également indiqué que l'alcoolémie aiguë n'était pas non plus prédictive des résultats cognitifs à long terme (Schutte & Hanks, 2010). En comparaison, une étude de moindre envergure a révélé que de nombreuses mesures cognitives étaient affectées négativement par une consommation dangereuse d'alcool avant et après le traumatisme (Ponsford et al., 2013). Vickery et ses collègues (2008) ont démontré que l'alcoolémie aiguë et les antécédents de consommation dangereuse d'alcool étaient associés à des résultats sur l’échelle Disability Rating Scale (DRS), mais pas sur la MIF. Il est intéressant de noter que si l’alcoolémie aiguë élevée est associée à un score plus faible sur l'échelle DRS, des antécédents de consommation dangereuse d'alcool sont associés à un score plus élevé (Vickery et al., 2008).

Traitement de l’abus de substances après avoir subi un TCC

Plusieurs programmes ont été élaborés et proposés dans le but de réduire l'abus de substances dans la population de personnes ayant subi un TCC. Dans une revue systématique, Corrigan et ses collègues (2010) ont identifié 28 études sur le dépistage et/ou les interventions pour l'abus de substances, mais ont noté que la plupart des recherches excluaient spécifiquement les participants ayant subi un TCC grave. Les auteurs ont suggéré que les chercheurs et les équipes cliniques devraient s’attaquer aux obstacles à l'emploi de routines de dépistage et d’interventions, et s’employer au développement d’accommodements systématiques pour les personnes aux prises avec des troubles neurocomportementaux post-trauma. 

RÉFÉRENCES

Alexander, S., Kerr, M. E., Yonas, H., & Marion, D. W. (2004). The effects of admission alcohol level on cerebral blood flow and outcomes after severe traumatic Brain Injury. Journal of Neurotrauma, 21(5), 575-583. 

Andelic, N., Jerstad, T., Sigurdardottir, S., Schanke, A. K., Sandvik, L., & Roe, C. (2010). Effects of acute substance use and pre-injury substance abuse on traumatic Brain Injury severity in adults admitted to a trauma centre. Journal of Trauma Management Outcomes, 4, 6.

Berry, C., Salim, A., Alban, R., Mirocha, J., Margulies, D. R., & Ley, E. J. (2010). Serum ethanol levels in patients with moderate to severe traumatic Brain Injury influence outcomes: A surprising finding. American Surgeon, 76(10), 1067-1070.  

Bjork, J. M., & Grant, S. J. (2009). Does traumatic Brain Injury increase risk for substance abuse? Journal of Neurotrauma, 26(7), 1077-1082. 

Bogner, J., Corrigan, J. D., Peng, J., Kane, C., & Coxe, K. (2021). Comparative effectiveness of a brief intervention for alcohol misuse following traumatic brain injury: A randomized controlled trial. Rehabilitation Psychology, 66(4), 345.

Bombardier, C. H., & Thurber, C. A. (1998). Blood alcohol level and early cognitive status after traumatic Brain Injury. Brain Injury, 12(9), 725-734. 

Borgen I. M., Kleffelgård I., Hauger S. L., Forslund M. V., Søberg H. L., Andelic N., Sveen U., Winter L., Løvstad M., Røe C. (2022). Patient-reported problem areas in chronic traumatic brain injury. Journal of Head Trauma Rehabilitation, 37(5), 336-45.

Burke, W. H., Wesolowski, M. D., & Lane, I. (1988). A positive approach to the treatment of aggressive Brain Injuryured clients. International Journal of Rehabilitation Research, 11(3), 235-241.

Corrigan, J. D., Bogner, J., Lamb-Hart, G., Heinemann, A. W., & Moore, D. (2005). Increasing substance abuse treatment compliance for persons with traumatic brain injury. Psychology of Addictive Behaviors, 19(2), 131. 

Corrigan, J. D., & Bogner, J. (2007). Interventions to promote retention in substance abuse treatment. Brain Injury, 21(4), 343-356.  

Corrigan, J. D., Bogner, J., Hungerford, D. W., & Schomer, K. (2010). Screening and brief intervention for substance misuse among patients with traumatic Brain Injury. J Trauma, 69(3), 722-726. 

Jagger, J., Fife, D., Vernberg, K., & Jane, J. A. (1984). Effect of alcohol intoxication on the diagnosis and apparent severity of Brain Injury. Neurosurgery, 15(3), 303-306. 

Kelly, M. P., Johnson, C. T., Knoller, N., Drubach, D. A., & Winslow, M. M. (1997). Substance abuse, traumatic Brain Injury and neuropsychological outcome. Brain Injury, 11(6), 391-402. 

Kelly, M. P., Johnson, C. T., Knoller, N., Drubach, D. A., & Winslow, M. M. (1997). Substance abuse, traumatic Brain Injury and neuropsychological outcome. Brain Injury, 11(6), 391-402. 

O'Phelan, K., McArthur, D. L., Chang, C. W. J., Green, D., & Hovda, D. A. (2008). The impact of substance abuse on mortality in patients with severe traumatic Brain Injury. Journal of Trauma - Injury, Infection and Critical Care, 65(3), 674-677.  

Ponsford, J., Whelan-Goodinson, R., & Bahar-Fuchs, A. (2007). Alcohol and drug use following traumatic brain injury: a prospective study. Brain injury, 21(13-14), 1385-1392.

Ponsford, J., Tweedly, L., & Taffe, J. (2013). The relationship between alcohol and cognitive functioning following traumatic Brain Injury. J Clin Exp Neuropsychol, 35(1), 103-112. 

Salim, A., Ley, E. J., Cryer, H. G., Margulies, D. R., Ramicone, E., & Tillou, A. (2009a). Positive serum ethanol level and mortality in moderate to severe traumatic Brain Injury. Archives of Surgery, 144(9), 865-871. 

Salim, A., Teixeira, P., Ley, E. J., Dubose, J., Inaba, K., & Margulies, D. R. (2009b). Serum ethanol levels: Predictor of survival after severe traumatic Brain Injury. Journal of Trauma - Injury, Infection and Critical Care, 67(4), 697-703. 

Schutte, C., & Hanks, R. (2010). Impact of the presence of alcohol at the time of injury on acute and one- year cognitive and functional recovery after traumatic Brain Injury. International Journal of Neuroscience, 120(8), 551-556. 

Shahin, H., Gopinath, S. P., & Robertson, C. S. (2010). Influence of alcohol on early glasgow coma scale in head-injured patients. Journal of Trauma - Injury, Infection and Critical Care, 69(5), 1176-1181. 

Sperry, J. L., Gentilello, L. M., Minei, J. P., Diaz-Arrastia, R. R., Friese, R. S., & Shafi, S. (2006). Waiting for the patient to "sober up": Effect of alcohol intoxication on glasgow coma scale score of Brain Injuryured patients. Journal of Trauma - Injury, Infection and Critical Care, 61(6), 1305-1311.

Stuke, L., Diaz-Arrastia, R., Gentilello, L. M., & Shafi, S. (2007). Effect of alcohol on Glasgow Coma Scale in head-injured patients. Annals of Surgery, 245(4), 651-655. 

Tate, P. S., Freed, D. M., Bombardier, C. H., Harter, S. L., & Brinkman, S. (1999). Traumatic Brain Injury: Influence of blood alcohol level on post-acute cognitive function. Brain Injury, 13(10), 767-784.

Tien, H. C. N., Tremblay, L. N., Rizoli, S. B., Gelberg, J., Chughtai, T., Tikuisis, P., Shek, P., & Brenneman, F. D. (2006). Association between alcohol and mortality in patients with severe traumatic head injury. Archives of Surgery, 141(12), 1185-1191.

Vickery, C. D., Sherer, M., Nick, T. G., Nakase-Richardson, R., Corrigan, J. D., Hammond, F., Macciocchi, S., Ripley, D. L., & Sander, A. (2008). Relationships Among Premorbid Alcohol Use, Acute Intoxication, and Early Functional Status After Traumatic Brain Injury. Archives of Physical Medicine and Rehabilitation, 89(1), 48-55. 

Wehman, P., Targett, P., Yasuda, S., & Brown, T. (2000). Return to work for individuals with TBI and a history of substance abuse. NeuroRehabilitation, 15(1), 71-77. 

Wilde, E. A., Bigler, E. D., Gandhi, P. V., Lowry, C. M., Blatter, D. D., Brooks, J., & Ryser, D. K. (2004). Alcohol Abuse and Traumatic Brain Injury: Quantitative Magnetic Resonance Imaging and Neuropsychological Outcome. Journal of Neurotrauma, 21(2), 137-147.  

P

Prioritaire

F

Fondamentale

N

Nouvelle Niveaux de Preuve

A

B

C



S.1.1

P

B

Toutes les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral devraient recevoir de l’information éducative appropriée concernant la consommation de substances après un traumatisme craniocérébral. Tout au long du continuum, un outil de dépistage approprié au contexte de traitement devrait être utilisé. Un professionnel ou une professionnelle détenant les compétences appropriées devrait évaluer les personnes dont le dépistage détecte des effets néfastes de consommation de substances. De manière systématique, on devrait effectuer le dépistage et fournir de l’information éducative et une discussion sur les méfaits de la consommation de substances après un traumatisme craniocérébral. Au besoin, la personne devrait être orientée vers la ressource appropriée. 

RÉFÉRENCE :

  • Ponsford et al. (2007)

Dernière mise à jour en novembre 2023


S.1.2

C

On devrait fournir aux prestataires de soins de santé et de soins communautaires des connaissances de base sur la consommation de substances et sur les stratégies d'intervention médicale et psychosociale actuelles. De plus, on devrait fournir de l'information éducative et de la formation sur l’abus de drogues et d'alcool après un traumatisme craniocérébral, sur ses séquelles et les programmes de traitement. 

(Adapté de NZGG 2006, 14.3, p. 170)

Dernière mise à jour en novembre 2023



S.2.1

C

La prise en charge des troubles concomitants liés à l'utilisation de substances et aux traumatismes craniocérébraux doit être simultanée (et non séquentielle) et s'accompagner d'une consultation appropriée avec les services de gestion de la douleur et des dépendances. Les objectifs et les interventions liés à la consommation de substances devraient être intégrés au plan de réadaptation du traumatisme craniocérébral. La consommation de substances ne devrait pas être utilisée comme critère d’exclusion. Les fournisseurs de soins sont encouragés à en tenir compte et à ne pas la considérer comme un obstacle aux soins. S'il s'avère que la consommation de substances interfère avec la réadaptation du traumatisme craniocérébral, tous les efforts devraient être faits pour traiter le problème de consommation de substances avant d'exclure la personne du programme de soins.

Les personnes souffrant de troubles liés à la consommation d'opioïdes peuvent présenter une hypersensibilité à la douleur et sembler être à la recherche de drogues. Il faut s'assurer que la douleur est gérée de manière appropriée, idéalement en consultation avec des spécialistes de la dépendance et de la gestion de la douleur. Il faut tenter d'intervenir auprès des personnes qui se présentent au traitement en état d’intoxication avant de déterminer qu'il s'agit d'un obstacle aux soins. 

RÉFÉRENCES :

  • Borgen et al. (2021)

Dernière mise à jour en novembre 2023


S.2.2

B

L’équipe de réadaptation devrait envisager d’utiliser des incitatifs au traitement (c.-à-d. des récompenses conçues pour atteindre les premières étapes du traitement) et la réduction des obstacles (c.-à-d. des rappels téléphoniques) afin d’aider la personne ayant subi un traumatisme craniocérébral qui présente aussi un trouble de consommation de substances à s’engager efficacement dans le programme d’interventions.

RÉFÉRENCES :

  • Corrigan et al. (2005)
  • Corrigan et Bogner (2007)

Dernière mise à jour en novembre 2023


S.2.3

C

La prévention des troubles de consommation de substances après un traumatisme craniocérébral devrait être entreprise sous forme d’information et d’éducation. De la documentation devrait être fournie à toutes les personnes ayant subi un TCC et à leurs proches, tant sous forme écrite que verbale : les messages de prévention devraient être adaptés aux personnes ayant récemment subi un TCC, au moment opportun, idéalement débutant juste après la disparition de la confusion post-traumatique et continuer pendant tout le continuum de soins. On peut également envisager d'utiliser l'entretien motivationnel, un style de communication collaboratif axé sur les objectifs, conçu pour aider les personnes à explorer et à résoudre l'ambivalence afin d'accroître la motivation au changement. 

REMARQUE: La prévention des troubles liés à la consommation de substances vise à réduire les effets d'une maladie ou d’un traumatisme (ou d'une exposition) qui se sont déjà produits, en détectant la maladie et en la traitant dès que possible afin de stopper ou de ralentir sa progression, en encourageant les stratégies personnelles pour prévenir un nouveau traumatisme ou une récidive, et en mettant en œuvre des programmes visant à ramener les personnes à leur état de santé et de fonctionnement initiaux afin de prévenir les problèmes à long terme.

RÉFÉRENCE :

Dernière mise à jour en novembre 2023