A. Composantes clés de la réadaptation à la suite d'un TCC


Un traumatisme craniocérébral (TCC) entraîne des changements physiques, comportementaux et cognitifs complexes. Il existe des données probantes voulant que les soins interdisciplinaires, les services de réadaptation offerts précocement en temps opportun et la réadaptation axée sur les objectifs au sein d’un parcours de soins continu et intégré peuvent améliorer les résultats. La personne aux prises avec un TCC devrait prendre part à son plan de réadaptation, car il existe des preuves qu’un haut niveau de participation du traumatisé craniocérébral à l’établissement de ses objectifs favorise le maintien d’un plus grand nombre d’acquis lors du suivi à 2 mois.

En raison de la complexité et de la chronicité des TCC, il est essentiel de faire appel à une équipe interdisciplinaire et à un parcours de soins intégrés. De plus, il est nécessaire de coordonner cliniquement chaque phase du continuum de soins pour s’assurer que les objectifs de la personne ayant subi un TCC soient atteints, qu’il y ait une communication adéquate entre les professionnels et que la transition dans la communauté soit facilitée. 

Les comportements présentant des défis, y compris les dépendances, peuvent poser des problèmes significatifs suivant un TCC. Il est par conséquent nécessaire de s’assurer que les professionnels en réadaptation soient adéquatement formés pour gérer les comportements problématiques et les personnes aux prises avec des difficultés complexes comme les troubles liés à l’abus de substances. Des modèles de traitements concomitants et de traitements associés devraient être envisagés chez les personnes ayant des problèmes complexes qui nécessitent des interventions spécialisées dans plusieurs domaines afin d’optimiser les gains et de promouvoir une transition réussie de la réadaptation vers la collectivité.  

Les organismes de santé devraient garantir que des mécanismes et protocoles soient en place pour faciliter la transition entre les soins donnés en phase aiguë et le milieu de réadaptation. Une référence en réadaptation à partir des soins aigus devrait être rapide afin d’améliorer les résultats suivant un traumatisme craniocérébral (TCC). Le respect des parcours de soins intégrés requiert un engagement précoce de l’équipe interprofessionnelle, de même que des personnes ayant un vécu expérienciel et leurs proches aidants, afin d’assurer une approche raisonnable et globale. Le site Web Neurotrauma Care Pathways fournit un exemple de parcours clinique de système hiérarchisé fondé sur les preuves pour les personnes ayant subi un TCC modéré à grave. 

Les équipes de réadaptation interdisciplinaire ont besoin de personnel suffisant pour fournir des soins quotidiens, effectuer des tâches de coordination clinique, prévoir la gestion des conditions de comorbidité et des séquelles des lésions craniocérébrales et assurer la qualité des services. Des ressources additionnelles sont nécessaires pour fournir des soins axés sur la personne et tenant compte du milieu culturel. Des mécanismes de collecte des données devraient être en place pour évaluer les caractéristiques des populations desservies et l’efficacité des services de réadaptation. Le milieu de réadaptation des patients hospitalisés nécessite des outils adéquats pour faciliter le rétablissement, réduire les chutes au minimum, diminuer l’ennui, permettre la stimulation cognitive et améliorer la surveillance de la sécurité, particulièrement chez les personnes aux prises avec des troubles de comportement et de l’agitation (p. ex., les bracelets de repérage pour les patients, l’accès sécurisé aux portes qui limitent la sortie des patients confus alors qu’elles permettent à d’autres d’aller et venir au fur et à mesure que leur état s’améliore).

Des mécanismes de collaboration avec les services d’usage de substances / de santé mentale ou de la formation aux professionnels de réadaptation devraient aussi être en place.  

Exemples d'indicateurs

  • Proportion de personnes ayant subi un TCC qui requièrent et ont reçu des services de réadaptation dans les deux jours ouvrables suivant le transfert des soins aigus.
  • Temps moyen entre le traumatisme et le début des interventions de réadaptation.
  • Présence de critères d’admissibilité écrits dans le programme de réadaptation des personnes ayant subi un TCC comprenant les quatre éléments fondamentaux suivants ;
    1. Un diagnostic de traumatisme craniocérébral ;
    2. Un état médical stable ;
    3. Un potentiel d’amélioration pendant le processus de réadaptation ;
    4. Un potentiel d’apprentissage et de participation dans la réadaptation

Voici des suggestions d'outils et de ressources qui peuvent être utilisés pour soutenir l'implantation des recommandations de cette section. Les professionnels de la santé doivent en tout temps respecter les dispositions légales et normatives encadrant l'exercice de leur profession, dont notamment les dispositions relatives aux champs de pratique ainsi qu'aux activités réservées ou protégées, puisque celles-ci peuvent différer d'une province à l'autre.

Outils cliniques :

Ressource pour les usagers et les proches :

Autres ressources :

À développer localement :

Des critères d'admissibilité clairement formulés - incluant une définition claire de ce qu'est une condition médicale stable et des conditions de début d'interventions en réadaptation

En raison des défis et de la complexité uniques des changements cognitifs et comportementaux liés à un traumatisme craniocérébral (TCC), il est recommandé que tous les programmes de réadaptation comprennent les mêmes éléments clés, dont des soins par l’équipe interdisciplinaire, des services de réadaptation spécialisés en temps opportun, un protocole standardisé pour composer avec les comportements d’addiction ou problématiques et des fournisseurs de soins de santé aux compétences transversales, de même qu’une réadaptation axée sur les objectifs au sein d’une trajectoire de soins continus et intégrés. 

Le Projet Neurotrauma Care Pathway a conçu une trajectoire de soins idéale fondée sur les données probantes pour les personnes ayant subi un TCC modéré à grave, qui esquisse le cheminement transitoire d’un patient au fil de chaque étape de soins (soins donnés avant et pendant la phase aiguë, réadaptation et services communautaires). Le processus d’élaboration du projet inclut des consultations poussées avec les partenaires clés, y compris des personnes qui ont fait l’expérience d’un TCC, et une revue approfondie des preuves issues de la recherche actuelle (p. ex., la revue des données probantes sur les lésions cérébrales modérés à graves [ERABI, en anglais] et les présentes lignes directrices) afin de repérer les obstacles fondamentaux aux services sur le parcours de soins tout au long de la vie. Voir le modèle de trajectoire de soins pour les TCC modérés à graves

Collaborations au sein de l’équipe interprofessionnelle

Il est évident que l’efficacité des services de réadaptation repose sur une équipe professionnelle, qui comprend entre autres : des soins infirmiers, une surveillance par un médecin, des interventions d’un psychologue et d’un travailleur social, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes et des orthophonistes (Cifu et al., 2003). Semlyen et ses collaborateurs (1998) ont comparé deux stratégies de réadaptation pour les usagers en établissement qui ont subi un TCC. Un groupe de patients a reçu des services de réadaptation coordonnées, d’une équipe interdisciplinaire de leur région, tandis que l’autre groupe a bénéficié d’une approche comprenant une seule discipline, localement. Le premier groupe a fait des gains significatifs jusqu’à 6 mois selon la mesure d’autonomie fonctionnelle, et jusqu’à 24 mois, selon l’indice de Barthel et le Newcastle Independence Assessment Form, alors que le groupe qui a eu droit à une seule discipline a réalisé des gains importants seulement jusqu’à 12 mois suivant leur blessure neurotraumatique. Les auteurs ont constaté que l’établissement offrant l’approche interdisciplinaire avait un meilleur accès aux ressources, donc cela peut avoir faussé les résultats. La coordination de l’équipe interdisciplinaire devrait comprendre la sélection d’un modèle de réadaptation axée sur le patient. Un modèle fondé sur les capacités fonctionnelles devrait être envisagé selon les déficits fonctionnels particuliers de la personne qui a subi un TCC (neurocognitif ou neurophysique, par exemple) (Cullen, 2013). En outre, il est suggéré que l’équipe interdisciplinaire s’assure que la gestion des symptômes soit alignée avec les mesures de résultats fondés sur les capacités fonctionnelles, de façon à ce que l’efficacité des interventions puisse être déterminée (Gerber et al., 2021).  

Voir le module 3 d’ERABI pour obtenir plus d’information sur les équipes interdisciplinaires de réadaptation. 

Réadaptation précoce en temps opportun

Peu importe la composition de l’équipe de réadaptation, la précocité de la prise en charge chez les personnes ayant subi un TCC a fait ses preuves depuis longtemps. De nombreuses études ont démontré qu’amorcer un programme de réadaptation pendant la phase aiguë contribue au rétablissement des traumatisés craniocérébraux (Heinemann AW, 1990). Une revue de Cope (1995) conclut que les patients qui sont pris en charge rapidement obtiennent réellement de meilleurs résultats que ceux qui ne le sont pas, en particulier en ce qui concerne la réadaptation à l'interne débutée dans les 35 jours suivant le traumatisme (Cope et Hall, 1982). De plus, León-Carrión et ses collègues (2013) ont rapporté que les patients qui ont reçu des soins précoces en neuroréadaptation ont montré un meilleur fonctionnement global au moment du congé que ceux qui ont débuté les traitements ultérieurement. Finalement, chez ceux qui ont été pris en charge plus tôt et qui nécessitaient moins de jours de réadaptation, la durée du séjour a été écourtée (Kunik et al., 2006; Wagner et al., 2003). Il est toutefois important de noter que la réadaptation en établissement demeure bénéfique plus de 12 mois suivant le traumatisme; par conséquent, la réadaptation devrait encore être envisagée dans les phases ultérieures de soins (Tuel et al., 1992). 

Voir le module 3 d’ERABI pour obtenir plus d’information sur l’accès à la réadaptation en temps opportun.

Réadaptation orientée vers les objectifs

La réadaptation devrait s’orienter sur les objectifs aussitôt le patient admis. Lors de l’examen de la participation à la détermination des objectifs en neuroréadaptation, Webb et Glueckauf (1994) ont constaté que les patients qui étaient plus engagés dans l’établissement de leurs objectifs ont conservé leurs gains au moment du suivi de l’étude, alors qu’au contraire, ceux qui participaient peu à la définition de leurs objectifs atteignaient moins leurs buts. En outre, bon nombre d’études ont examiné les effets de la formation ciblée sur les objectifs ou la formation aux compétences cognitives (Boman et al., 2004; Chen et al., 2011; Novakovic-Agopian, 2011, no26; Laatsch et al., 1999; Novakovic-Agopian et al., 2011; Sohlberg et al., 2000). Levine et ses collaborateurs (2000) ont réalisé un ECR en utilisant les stratégies de formation en gestion des objectifs dans un groupe témoin qui ne recevaient qu’une formation sur le développement des habiletés motrices. Le groupe qui suivait la formation orientée sur les objectifs s’est amélioré quant aux tâches d’écriture quotidiennes de même qu’à la préparation de repas, ce que les auteurs ont utilisé comme exemple d’une tâche faisant fortement appel à l’autodiscipline. Novakovic-Agonian et ses collaborateurs (2011) ont obtenu des résultats similaires dans un ECR en chassé-croisé où les participants ont reçu une formation axée sur les objectifs, suivie d’une intervention éducative, ou l’inverse. Le premier groupe qui recevait de la formation en gestion des objectifs a obtenu des gains importants en attention soutenue comparativement au groupe ayant eu uniquement une intervention éducative. De plus, le premier groupe a maintenu ses gains plus de 10 semaines.

Voir le module 13 d’ERABI pour obtenir plus de données probantes sur le groupe qui a reçu de la formation sur la gestion des objectifs. 

Plusieurs études ont spécialement évalué les répercussions de la formation sur la gestion des objectifs. Une ECR publiée en 2011 a démontré que cette formation améliorait les fonctions exécutives (Chen et al., 2011). Dans cette étude, les deux groupes ont obtenu des gains importants dans l’accomplissement de leurs objectifs en matière d’attention, montrant des résultats similaires à ceux que Novakovic-Agonian et ses collaborateurs ont obtenus. Une autre ECR a comparé les interventions visant l’atteinte d’objectifs et les interventions éducatives (Ownsworth et al., 2008). Il appert que les personnes ayant reçu une formation axée sur les objectifs ont fait des progrès substantiels au fil du temps quant à leurs fonctions exécutives, peu importe leur groupe à 3 mois de suivi, si l’on se fie à leur autoévaluation et à l’évaluation de leurs proches (Ownsworth et al., 2008). 

Dernièrement, des technologies d’aide pourraient être utiles pour améliorer l’atteinte des objectifs suivant un TCC. Dans leur essai clinique à répartition aléatoire, Gracey et ses collaborateurs (2017) ont constaté que l’envoi de messages-textes de rappel sur le téléphone intelligent du patient, seul ou combiné à une formation sur la gestion des objectifs, améliore l’atteinte des buts de la personne ayant subi un TCC.

Voir le module 3 d’ERABI et le module 13 d’ERABI pour obtenir plus d’information sur la réadaptation axée sur les objectifs.

Parcours de soins continus et intégrés

Les patients ayant subi un TCC suivent généralement une trajectoire de soins typique : soins préhospitaliers, soins donnés en phase aiguë (qui peuvent comprendre une visite au service des urgences, une intervention neurochirurgicale et (ou) de la gestion par l’unité de soins intensifs (USI), au besoin), une réadaptation en interne, et un retour au domicile ensuite comprenant une transition vers les services communautaires offrant différents niveaux de soutien (Khan et al., 2002). Au fil du processus, le parcours de soins peut comprendre des programmes de réadaptation cognitive et comportementale, des possibilités d’intégration communautaire, des services de réadaptation à domicile, de la gestion de soins et des initiatives préventives (Zygun et al. 2005). Ce sont les transitions entre les services qui demeurent les plus problématiques dans le continuum de soins; il est par conséquent crucial d’assurer la continuité et l’accessibilité aux services pour permettre aux patients de bénéficier de possibilités de réadaptation et de rétablissement suivant un TCC. Il est nécessaire d’examiner les différences dans l’accessibilité aux ressources selon les régions, de même que les caractéristiques démographiques des patients afin de choisir le meilleur parcours de soins possible.  

Cliquer ici pour accéder aux modèles de parcours de soins propres aux différentes blessures traumatiques. 

De façon générale, il existe une hétérogénéité importante dans les soins que les personnes ayant subi un TCC reçoivent. Cependant, il est difficile de comparer directement différents systèmes de santé. Dans tous les systèmes de santé évalués, les préoccupations budgétaires jouent un rôle dans l’accessibilité aux soins. Par conséquent, des décisions ardues s’imposent en matière d’allocation des ressources. En dépit de préoccupations financières, Khan et ses collaborateurs (2002) apportent des résultats encourageants au sujet de la diminution des durées de séjour et des économies budgétaires engendrées par le réseau intégré en traumatologie au Canada. Les auteurs indiquent que les besoins en soins doivent être pris en charge pour s’assurer que les économies ne proviennent pas du fait que l’on sacrifie la qualité des soins mais bien d’améliorations de certaines inefficacités du système. En outre, Andelic et ses collègues (2014) rapportent qu’une série continue de traitements et d’interventions est plus coût-efficace qu’un enchaînement interrompu de services de réadaptation où les patients reçoivent des interventions de façon irrégulière. Ainsi, les patients qui naviguent avec facilité dans le parcours de soins n’obtiennent pas seulement des bénéfices en matière de gains fonctionnels et cognitifs, mais permettent de réaliser des économies d’environ 6 075 U$ par patient (Andelic et al., 2014). Finalement, Harradine et ses collaborateurs (2004) ont noté que la coordination des établissements en région a permis une accessibilité égale aux ressources, malgré les défis d’ordre géographique, à New South Wales, en Australie.

Comportements problématiques

Les comportements difficiles, y compris les comportements addictifs, peuvent devenir très problématiques suivant un TCC. Il est essentiel de s’assurer que les professionnels en réadaptation soient formés pour gérer de tels comportements.

À la suite d’un TCC, il arrive relativement fréquemment (dans 25 à 50 % des cas) qu’apparaissent des comportements problématiques, qui comprennent souvent de la colère, de l’agitation, de l’agressivité et de la non-observance au traitement. La survenue de ces comportements est probablement attribuable à une blessure aux lobes frontaux, qui engendre un comportement désinhibé et une incapacité à reconnaître les conséquences de ses propres actes (Kim, 2002). Les personnes qui ont des carences sociales adoptent souvent une série de comportements agressifs ou agités, comme refuser de participer à une activité, frapper, donner des coups de pied, lancer des objets, faire usage de violence verbale et s’automutiler (McNett et al., 2012; Rao et al., 2009). Pour aplanir ces difficultés, on utilise généralement des techniques de gestion comportementale et de la médication, avec différents niveaux de réussite.

Il est possible qu’après leur blessure, les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral (TCC) souffrent de troubles de l’humeur comme la dépression majeure ou divers troubles anxieux. Ces problématiques de santé mentale sont associées à une détérioration des autres séquelles du TCC et à de moins bons résultats (Bédard et al., 2003; Berthier et al., 2001; Jorge, 2005). Dans un groupe de 361 personnes aux prises avec un TCC grave, Silver et ses collaborateurs (2001) ont constaté que l’abus important de substances ou la dépendance (34 %) et la dépression (11,1 %) étaient les facteurs les plus prévalents; ces résultats sont similaires à ceux des rapports précédents publiés par d’autres chercheurs ((Deb et al., 1999; Hibbard et al., 1998; van Reekum et al., 1996). Par conséquent, afin d’assurer une continuité dans le parcours de soins de la personne ayant subi un TCC et de la prendre en charge de façon optimale, il est essentiel d’établir une collaboration entre les services appropriés (p. ex., services en santé mentale, services en troubles d’utilisation de substances / de dépendances, etc.).

Voir le module 8 d’ERABI pour obtenir plus de données probantes sur les préoccupations en matière de santé mentale suivant un TCC; les sections 8.5 et 8.1 fournissent respectivement des précisions sur la dépression et les dépendances.

De nombreuses études se sont penchées sur l’incidence des comportements addictifs (à l’alcool, aux narcotiques et (ou) au jeu) chez les personnes qui ont subi un TCC et il a été constaté que de 30 à 60 % d’entre elles ont un trouble d’utilisation de substances (Jorge et Starkstein, 2005). Les taux d’abus de substances chez les traumatisés craniocérébraux avant la survenue de leur TCC sont élevés. Les troubles d’abus de substances et les TCC sont plus fréquents chez les jeunes hommes et l’intoxication par l’alcool ou la drogue est un facteur de contribution principal aux blessures par accident (Kraus et al., 1989; Ponsford et al., 2018). Les études utilisent différents critères pour déterminer si une personne a des problèmes d’addiction, de dépendance ou d’abus de substances. Celles qui incluent seulement les personnes ayant un résultat positif au test d’alcoolémie (TA) au moment de leur admission rapportent des taux d’incidence gonflés en comparaison avec celles qui comprennent des patients rapportant des problèmes d’utilisation de substances. De plus, les taux de prévalence varient entre les populations. Les taux d’abus d’alcool mesurés chez les personnes ayant subi un TCC avant leur blessure dans les populations australiennes et nord-américaines se situaient entre 20 et 40 %, alors qu’ils atteignaient 8 % en Finlande, ce qui reflète probablement les différences culturelles en matière de consommation d’alcool (Alway et al., 2016; Gould et al., 2011; Hibbard et al., 1998; Koponen et al., 2002). Les études suggèrent que l’utilisation d'alcool et de substances décline la première année suivant le traumatisme (Bombardier et al., 2003; Jorge, 2005; Kelly et al., 1997; Ponsford et al., 2007), mais les patients qui recommencent à consommer de l’alcool 2 ans suivant leur TCC étaient susceptibles de boire plus qu’avant leur blessure (Bombardier et al., 2002; Ponsford et al., 2007). En fait, les personnes qui ont abusé de l’alcool avant leur lésion cérébrale étaient 10 fois plus enclines à faire un usage problématique d’alcool après leur TCC (Bombardier et al., 2003). De plus, il est démontré que la corrélation entre les troubles de l’humeur et l’abus de substances est assez forte, que ce soit avant ou après la blessure (Jorge, 2005).

Formation spécialisée et transversale destinée aux professionnels de la santé

Les programmes de formation transversale dans la communauté, destinés au personnel et aux professionnels de la santé, constituent un élément important de la gestion complexe des personnes ayant subi un TCC. La formation offerte devrait être propre aux TCC pour assurer une reconnaissance et une compréhension des traumatismes craniocérébraux et des symptômes qui leur sont associés. Becker et ses collaborateurs (1993) ont réalisé un sondage à l’échelle nationale auprès des directeurs de programmes issus des soins en phase aiguë, en réadaptation fonctionnelle intensive ou en phase post-aiguë, et ont constaté que plus des trois-quarts des programmes font appel à du personnel paraprofessionnel (p. ex., aide-ergothérapeute, aide-physiothérapeute). C’est en réadaptation fonctionnelle intensive que l’on rapporte le plus de personnel paraprofessionnel. La plupart des répondants ont approuvé une formation spécialisée en gestion des TCC pour les professionnels, ce qui s’applique encore plus à l’équipe de paraprofessionnels. Plusieurs étaient prêts à rémunérer leur personnel afin qu’il s’engage dans un programme de formation ciblant le traitement des déficits cognitifs, les techniques de modification comportementale et les préoccupations psychosociales et familiales. Dans un essai randomisé à simple insu, 10 fournisseurs de soins rémunérés ont été sélectionnés au hasard dans un programme de réadaptation de soins à domicile (phase post-aiguë) et ont été répartis entre un groupe recevant une formation ou un groupe témoin. La formation consistait en un programme de 17 heures offert sur 8 semaines, et comprenant des conversations (c.-à-d. des interactions structurées et informelles) entre les prestataires de soins et les patients aux prises avec un TCC, filmées avant et après la formation et au suivi à 6 mois. En conclusion, les fournisseurs de soins formés étaient plus aptes à reconnaître les compétences des personnes qui ont subi un TCC et à les mettre en évidence. Les conversations ont été perçues comme étant plus appropriées, intéressantes et satisfaisantes, en comparaison avec celles du groupe témoin. Les améliorations se sont limitées aux conversations structurées et se sont maintenues pendant 6 mois (Behn et al., 2012). 

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P

Prioritaire

F

Fondamentale

N

Nouvelle Niveaux de Preuve

A

B

C



A.1.1

F

B

Chaque personne ayant un traumatisme craniocérébral (TCC) modéré à grave étant aux prises avec des déficiences / changements fonctionnels (fonctionnement physique et (ou) psychologique) liés au traumatisme cérébral devrait recevoir des services de réadaptation interdisciplinaires spécialisés en temps opportun.  

Dernière mise à jour en février 2023


A.1.2

P

B

Les interventions de réadaptation devraient débuter dès que l’état de la personne qui a subi un TCC est stable du point de vue médical. 

Remarque : La confusion / l’amnésie post-traumatique n’est pas une contre-indication à l’amorce de la réadaptation (Trevena-Peters et al., 2018).

Dernière mise à jour en février 2023


A.1.3

F

C

Des protocoles de transition, des trajectoires de soins intégrés et des critères de références devraient être en place pour faciliter la transition d’une personne entre les soins aigus et le milieu de réadaptation. Ils aideront la gestion des problèmes couramment rencontrés liés à un TCC comme l’accès aux services en temps opportun, l’accès à des services spécialisés, le transfert de données des systèmes de santé, le suivi, etc.  

Dernière mise à jour en février 2023


A.1.4

F

C

Les programmes de réadaptation devraient avoir des critères d’admissibilité formulés clairement, ce qui comprend un diagnostic de TCC, s’accompagnant des symptômes et des déficiences concernées par la réadaptation, un état médical stable et un potentiel d’amélioration depuis le diagnostic initial.  

Dernière mise à jour en février 2023


A.1.5

F

B

L’évaluation et la planification de la réadaptation devraient être réalisées par une équipe interdisciplinaire coordonnée adoptant une approche centrée sur le patient, de façon à répondre aux besoins et aux choix de la personne ayant subi un TCC au fur et à mesure qu’ils évoluent et (ou) au fur et à mesure qu’ils sont établis par la famille / le soignant de la personne aux prises avec un TCC lorsque celle-ci est jugée inapte. 

Voir la Section G. Capacité et consentement, pour savoir comment déterminer les aptitudes.

Remarque : Des modèles de réadaptation en niveaux, fondés sur la fonctionnalité, devraient être envisagés selon les déficits fonctionnels particuliers de la personne ayant un TCC (p. ex. : neurocognitif vs neurophysique) (Cullen et al., 2013).

Dernière mise à jour en février 2023


A.1.6

P

F

C

L’équipe de réadaptation pour les traumatismes craniocérébraux devrait, de façon optimale, comprendre : un orthophoniste, un ergothérapeute, un physiothérapeute / kinésiologue, un audiologiste, un travailleur social, un neuropsychologue (et un psychométricien s’il y a lieu), un psychologue (détenant une expertise en thérapie comportementale), une infirmière, un physiatre / un spécialiste en médecine physique et en réadaptation, du personnel de soutien en réadaptation, un thérapeute en loisirs, un diététicien / nutritionniste certifié, un optométriste, un pharmacien et d’autres professionnels, selon les considérations culturelles. 

Dernière mise à jour en février 2023


A.1.7

P

F

B

Pour chacune des phases du continuum de soins, les personnes ayant subi un TCC et ayant besoin de réadaptation devrait bénéficier de la coordination clinique, qui pourrait être complétée par un seul professionnel ou plusieurs membres d’une équipe de réadaptation interdisciplinaire dotée d’expérience clinique et d’une formation spécialisée dans un champ lié aux TCC. 

Remarque : Les rôles de la coordination clinique comprennent :

  • Superviser la planification et le déroulement de la réadaptation ; 
  • Coordonner l’équipe interdisciplinaire pour éviter la duplication des interventions ou des tâches ;
  • Faire valoir les besoins de la personne atteinte d’un TCC et de ses proches aidants ;  
  • Planifier et coordonner la transition entre les phases du continuum de soins pour assurer la continuité et une communication efficace entre les différents prestataires de soins ;
  • Constituer le point de contact clé pour la personne ayant un TCC, sa famille, l’équipe interdisciplinaire et les autres ressources.  

Remarque : L’absence d’un coordonnateur clinique ne devrait pas retarder l’amorce des services ni du soutien. 

Dernière mise à jour en février 2023


A.1.8

C

Le milieu de réadaptation devrait favoriser la récupération de la personne ayant subi un TCC. Des stratégies devraient être en place pour promouvoir le rétablissement, maintenir la sécurité et permettre l’intimité, par exemple l’utilisation d’une chambre privée (si possible), un environnement calme, des routines familières à la personne, des zones pour faire des activités et amoindrir l’ennui, de l’équipement de réduction des chutes et des systèmes de surveillance de la sécurité.  

Dernière mise à jour en février 2023


A.1.9

F

B

Le plan de réadaptation devrait être axé sur des objectifs précis. La personne ayant subi un TCC et sa famille / ses proches aidants ainsi que les membres de l’équipe de réadaptation devraient participer activement et très tôt dans le processus de réadaptation à l’élaboration des objectifs de manière à ce que ceux-ci puissent être évalués tout au long du processus. 

Remarque : La formation en gestion des objectifs destinée aux personnes ayant un TCC pourrait être un aspect essentiel du maintien de la bonne fonction d’un plan de réadaptation axé sur les objectifs. Il a été démontré que l’envoi de messages textes pour rafraichir la mémoire des patients améliorent l’atteinte des objectifs (Gracey et al., 2017).

Dernière mise à jour en février 2023


A.1.10

N

C

Durant la réadaptation, la personne souffrant d’un TC doit être encouragée et soutenue pour s’engager dans des activités par elle-même afin de mettre à profit les habiletés et les stratégies fournies durant les sessions officielles de réadaptation. Cela inclut, entre autres, des tâches à valeur thérapeutique ciblant des déficits grâce à des activités significatives qui peuvent être réalisées dans la communauté quand la personne souffrant de TC a été libérée de la réadaptation officielle.

Dernière mise à jour en février 2023


A.1.11

F

C

Dans une perspective d’amélioration continue de la qualité de leurs services, les programmes de réadaptation pour les patients hospitalisés et dans la collectivité ayant subi un TCC devraient procéder à un suivi de la population desservie en colligeant et en analysant les données sociodémographiques et cliniques liées à leur profil. Ces données devraient entre autres comprendre : 

  • Volume de références
  • Âge
  • Sexe et genre
  • Appartenance ethnique
  • Statut socioéconomique (revenu de la première résidence, niveau de scolarité, dernière occupation, etc.)
  • Langue principale
  • Étiologie du TCC
  • Gravité du TCC
  • Échelle de coma de Glasgow
  • Durée de l’amnésie post-traumatique
  • Disponibilité des congés de maladie payés
  • Disponibilité de l’assurance invalidité
  • Autres données d’équité en matière de santé, définies par les initiatives régionales / provinciales
  • Conditions concomittantes  

Dernière mise à jour en février 2023


A.1.12

F

C

Dans une perspective d’amélioration continue de la qualité de leurs services, les programmes de réadaptation pour la clientèle ayant subi un TCC devraient évaluer les éléments clés de son efficience et ses indicateurs de résultats, notamment :

  • Délai en jours entre la date du traumatisme et le début de la réadaptation ; 
  • Durée de séjour en réadaptation ;
  • Nombre de services et intensité de ceux-ci ; 
  • Mesures de progression de l’évolution fonctionnelle (p. ex., Mesure d’indépendance fonctionnelle (MIF), Mesure de l’autonomie fonctionnelle (MAF), Échelle de cotation des déficiences (DRS), Indice d’adaptabilité Mayo-Portland (IAMP-4), Coma Recovery Scale Revised (CRS-R), Glasgow Outcome Scale-Extended (GOS-E)), n’étant pas toutes appliquées aux patients hospitalisés ; 
  • Orientation au congé (retour à domicile, niveau de services requis, etc.) ; 
  • Mesures des résultats de participation et d’activité, importants pour le patient dans le cadre d’un retour au travail ou à l’école ;  
  • Qualité de vie ;
  • Réponses des patients à l’entrevue qualitative.  

Remarque : les indicateurs de résultats devraient être appuyés par des mesures validées / standardisées pour leur usage dans la population atteinte d’un TCC.

Remarque : la gestion des symptômes devrait être liée à des mesures de résultats fondées sur la fonctionnalité (Gerber et al., 2021). 

Dernière mise à jour en février 2023



A.2.1

P

C

Les services et programmes de réadaptation devraient collaborer avec les services et les programmes de santé mentale afin d’élaborer des stratégies optimales de prise en charge des personnes ayant des problèmes de santé mentale en comorbidité avec un traumatisme craniocérébral (TCC).  

Dernière mise à jour en février 2023


A.2.2

P

N

C

Ces approches collaboratives devraient impliquer de la formation réciproque et de l’éducation de manière à ce que les professionnels des services de soins en santé mentale et les autres organismes et agences communautaires participant aux soins des personnes ayant subi un TCC puissent reconnaitre et comprendre les symptômes propres aux TCC.  

Voir la Section F pour plus d’informations sur la formation et la conscientisation en matière de traumatisme craniocérébral.

Dernière mise à jour en février 2023


A.2.3

P

C

Les services et programmes de réadaptation devraient collaborer avec les services et les programmes en toxicomanie ou en abus de substance afin d’élaborer des stratégies optimales de prise en charge des personnes présentant des problèmes de toxicomanie ou d’abus de substance en comorbidité avec un traumatisme craniocérébral (TCC).

Des mécanismes de collaboration qui assurent la continuité des services devraient être implantés et pourraient comprendre l’apport de professionnels ayant une expertise en dépendances / troubles d’abus de substances en tant que membres de l’équipe de réadaptation interdisciplinaire.  

Pour plus d’informations, consulter la Section S. portant sur les troubles liés à l’usage de substances.


Dernière mise à jour en février 2023


A.2.4

N

C

Ces approches collaboratives devraient impliquer de la formation réciproque et de l’éducation de manière à ce que les professionnels des services en dépendances / troubles d’abus de substances puissent reconnaitre et comprendre les symptômes propres aux personnes ayant subi un TCC. 

Voir la Section F pour plus d’informations sur la formation et la conscientisation en matière de traumatisme craniocérébral.

Dernière mise à jour en février 2023


A.2.5

P

B

Les professionnels de la réadaptation qui œuvrent auprès de personnes ayant subi un TCC devraient avoir une formation sur les troubles de comportements et affectifs et sur les interventions fondées sur les preuves propres aux TCC afin d’être en mesure d’appliquer des stratégies de modification neurocomportementale cohérentes. 

Pour plus d’informations, voir la Section R. portant sur la santé mentale et neurocomportementale.

Dernière mise à jour en février 2023