L. Dysphagie et nutrition


Les personnes qui ont subi un traumatisme craniocérébral (TCC) présentent fréquemment de la dysphagie (difficulté à avaler). La dysphagie augmentant le risque de pneumonie, il est essentiel d’évaluer la fonction de déglutition dès que la condition de l’usager le permet. Les interventions pour atténuer la difficulté à avaler et les complications qui y sont reliées incluent l’adaptation des stratégies d’alimentation, l’entrainement à s’alimenter de façon sécuritaire, les soins de bouche et la formation.

Dans les phases aigües et subaigües, les personnes ayant subi un TCC sont également à risque de souffrir de déficiences nutritionnelles. Une évaluation complète de l’état nutritionnel et hydrique devrait être effectuée et un soutien nutritionnel adéquat devrait être mis en place dès que possible après le TCC. L’alimentation entérale et l’alimentation parentérale constituent toutes deux des stratégies nutritionnelles efficaces pour augmenter l’apport calorique chez les personnes qui ne peuvent s’alimenter elles-mêmes. Il faut envisager de faire un suivi de l’ingestion des protéines et des minéraux étant donné qu’une amélioration des fonctions neurologiques a été démontrée lorsque des suppléments sont offerts.

La prise en charge adéquate de la dysphagie et de l’alimentation nécessite des professionnels détenant de l’expertise et de la formation dans ces domaines, habituellement une combinaison de nutritionnistes, d’orthophonistes et d’ergothérapeutes. L’équipement de vidéofluoroscopie devrait être disponible pour soutenir l’évaluation de la dysphagie.

La prise en charge nutritionnelle devrait faire partie intégrante du plan interdisciplinaire, y compris la surveillance étroite de l’état nutritionnel et hydrique de la personne, la révision continuelle des objectifs et au besoin, la mise en œuvre de stratégies d’adaptation. Les proches ont besoin d’être formés et entrainés étant donné qu’ils participent souvent à l’alimentation de façon soutenue.

Exemples d'indicateurs

  • Proportion de personnes présentant un facteur de risque d'aspiration post-traumatique pour lesquelles il existe une preuve d'évaluation complète de la fonction de déglutition.
  • Proportion de personnes ayant subi un TCC dont l'état nutritionnel a été évalué.

Voici des suggestions d'outils et de ressources qui peuvent être utilisés pour soutenir l’implantation des recommandations de cette section. Les professionnels de la santé doivent en tout temps respecter les dispositions légales et normatives encadrant l’exercice de leur profession, dont notamment les dispositions relatives aux champs de pratique ainsi qu’aux activités réservées ou protégées, puisque celles-ci peuvent différer d’une province à l'autre.

Outils cliniques :

Ressource pour les usagers et les proches :

Autres ressources :

Les données probantes en matière d’évaluation de la dysphagie et de l’alimentation chez les personnes ayant subi un TCC sont limitées. Pour cette raison, plusieurs recommandations sont tirées des pratiques cliniques étudiées dans le domaine de l’accident vasculaire cérébral et mises en œuvre en réadaptation auprès de cette clientèle.

Étant donné qu’à la suite d’une lésion cérébrale acquise (LCA) la dysphagie constitue une préoccupation importante qui peut se compliquer d’une pneumonie d’aspiration, les stratégies d’alimentation devraient faire l’objet d’une surveillance. Une étude randomisée contrôlée (ERC) a démontré qu’il y avait un risque accru de contracter une pneumonie d’aspiration chez les personnes alimentées par tube naso-gastrique comparativement à celles qui étaient alimentées par une gastrostomie (Kostadima et coll. 2005). Une étude rétrospective a rapporté que les pneumonies étaient plus fréquentes chez les personnes présentant un faible niveau de conscience et chez celles alimentées par tube naso-gastrique ou portant une trachéotomie (Hansen et coll. 2008). Néanmoins, on encourage les usagers présentant de la dysphagie à s’alimenter eux-mêmes. Une étude observationnelle chez des personnes âgées a démontré que leur dépendance à l’égard des autres pour s’alimenter pouvait prédire avec précision le risque de pneumonie; les personnes dysphagiques nourries par une autre personne présentaient 20 fois plus de risques de contracter une pneumonie d’aspiration que celles capables de s’alimenter elles-mêmes (Langmore et coll. 1998).

L’hygiène bucco-dentaire est importante pour toutes les personnes ayant subi une LCA, mais elle peut se compliquer lorsqu’il y a présence de dysphagie. Une ERC a démontré que les usagers ayant subi un TCC à qui ont avait fourni des consignes verbales portant sur l’hygiène bucco-dentaire et de la formation sur la manière d’enlever la plaque dentaire avaient présenté moins de plaque dentaire après les interventions, comparativement à un groupe témoin. La réduction de la plaque dentaire et une meilleure hygiène bucco-dentaire entrainent une meilleure réintégration sociale (Zasler et coll. 1993). De bons soins de la bouche peuvent réduire le risque de pneumonie. Lors de l’analyse d’un protocole amélioré d’hygiène bucco-dentaire, une étude a rapporté une diminution significative des pneumonies acquises, comparativement à un protocole ordinaire (Robertson & Carter 2013).

S’assurer que les personnes ayant subi un TCC sont nourries adéquatement constitue un élément important de leur prise en charge. Denes et coll. (2004) ont rapporté que la malnutrition avait augmenté le risque de complications, par exemple les plaies de pression et les pneumonies, ainsi que de longues durées de séjour. La nutrition entérale ou parentérale est efficace pour augmenter l’apport calorique chez les personnes ayant subi un TCC. Des ERC ont démontré que la nutrition parentérale avait produit de meilleurs résultats en termes d’apport calorique que la nutrition entérale (Meirelles et de-Aguilar-Nascimento et coll. 2011, Young et coll. 1987, Hadley et coll. 1986). L’alimentation parentérale peut être administrée de façon sécuritaire sans entrainer d’hyperosmolarité plasmatique et sans avoir d’effet sur la pression intracrânienne des personnes qui ont subi un TCC (Young et coll. 1987).

L’administration précoce de solutions entérales enrichies d’éléments immunonutritifs peut diminuer l’incidence de septicémies et réduire les réactions inflammatoires. Chourdakis et coll. (2012) ont comparé l’alimentation entérale précoce et l’alimentation entérale tardive chez 59 personnes ayant subi un TCC grave. Quoique les taux de complications soient comparables entre les deux groupes, la durée de l’alimentation a été significativement plus courte et il y a eu une plus grande amélioration de la production hormonale dans le groupe qui avait été alimenté précocement. Minard et coll. (2000) ont par ailleurs démontré que le moment où l’alimentation était initiée n’avait pas eu d’effet significatif sur la mortalité, la durée de séjour et les complications. Il a aussi été démontré que l’alimentation entérale enrichie avait accéléré la récupération neurologique tout en diminuant les complications et les réactions inflammatoires post-traumatiques (Taylor & Fettes 1998; Taylor et coll. 1999). Dans une revue systématique Cochrane, Yanagawa, Bunn, Roberts, Wentz, et Pierro (2000) ont identifié six ERC portant sur le moment où commencer l’alimentation, en utilisant la mortalité comme résultat clinique. Le risque relatif de décès associé à un soutien nutritionnel précoce était de 0.71 (95 % CI 0.43-1.16). Le risque relatif groupé de trois études, qui avaient aussi évalué la mortalité et les incapacités, associé à un soutien nutritionnel précoce était de 0.75 (0.50-1.11). Quoique les résultats ne soient pas significatifs sur le plan statistique, il a été conclu que l’alimentation précoce peut être associée à une tendance vers de meilleurs résultats cliniques en termes de survie et d’incapacités (Yanagawa et coll. 2000). Une étude a rapporté que chez les personnes ayant subi un TCC fermé, l’alimentation entérale précoce avait entrainé des modifications avantageuses sur le système immunitaire en augmentant la production de lymphocytes (Sacks et coll. 1995).

À la suite d’un TCC, certaines personnes éprouvent des difficultés de la vidange gastrique. Une seule ERC a rapporté que l’administration de 10 mg de métoclopramide n’avait pas influencé les paramètres d’absorption, comparativement aux résultats du groupe témoin (Nursal et coll. (2007).

On a indiqué que certains autres suppléments pouvaient améliorer la récupération à la suite d’une LCA. Une ERC a analysé les effets de suppléments de zinc administrés par voie parentérale après le TCC (Young et coll. 1996) et a rapporté une amélioration de la synthèse des protéines et de la récupération neurologique chez les sujets qui en avaient reçu. Les acides aminés sont non seulement bénéfiques sur le plan nutritionnel, mais ils peuvent également avoir des effets sur les fonctions cognitives. On considère que les acides aminés à chaine ramifiée (appelés BCAA) améliorent les fonctions cognitives en fournissant des substrats et en augmentant la disponibilité de l’insuline cérébrale (Aquilani et coll. 2005).

Finalement, les changements métaboliques à la suite d’une LCA peuvent influencer l’utilisation cellulaire des substrats et la composition corporelle. Twyman (1997) a rapporté que dans les 10 jours suivant un TCC grave, les niveaux d’azote uréique sanguin augmentent trois fois plus, comparativement aux niveaux normaux. Environ 5 à 10 mg d’azote uréique sont excrétés quotidiennement, ce qui signifie une perte de 21 mg par jour chez une personne qui a subi une LCA (Twyman 1997).

REFERENCES

Aquilani, R., Iadarola, P., Contardi, A., Boselli, M., Verri, M., Pastoris, O., . . . Viglio, S. (2005). Branched-chain amino acids enhance the cognitive recovery of patients with severe traumatic brain injury. Arch Phys Med Rehabil, 86(9), 1729-1735.

Chourdakis, M., Kraus, M. M., Tzellos, T., Sardeli, C., Peftoulidou, M., Vassilakos, D., & Kouvelas, D. (2012). Effect of early compared with delayed enteral nutrition on endocrine function in patients with traumatic brain injury: an open-labeled randomized trial. JPEN J Parenter Enteral Nutr, 36(1), 108-116.

College of Audiologists and Speech-Language Pathologists of Ontario (CASLPO). (2015). Practice Standards and Guidelines for Acquired Cognitive Communication Disoders.

Denes, Z. (2004). The influence of severe malnutrition on rehabilitation in patients with severe head injury. Disabil Rehabil, 26(19), 1163-1165.

Evidence-Based Review of Moderate To Severe Acquired Brain Injury (ERABI). (2016). https://erabi.ca/.

Hadley, M. N., Grahm, T. W., Harrington, T., Schiller, W. R., McDermott, M. K., & Posillico, D. B. (1986). Nutritional support and neurotrauma: a critical review of early nutrition in forty-five acute head injury patients. Neurosurgery, 19(3), 367-373.

Hansen, T. S., Engberg, A. W., & Larsen, K. (2008). Functional oral intake and time to reach unrestricted dieting for patients with traumatic brain injury. Arch Phys Med Rehabil, 89(8), 1556-1562.

Justo Meirelles, C. M., & de Aguilar-Nascimento, J. E. (2011). Enteral or parenteral nutrition in traumatic brain injury: a prospective randomised trial. Nutr Hosp, 26(5), 1120-1124.

Kostadima, E., Kaditis, A. G., Alexopoulos, E. I., Zakynthinos, E., & Sfyras, D. (2005). Early gastrostomy reduces the rate of ventilator-associated pneumonia in stroke or head injury patients. Eur Respir J, 26(1), 106-111.

Langmore, S. E., Terpenning, M. S., Schork, A., Chen, Y., Murray, J. T., Lopatin, D., & Loesche, W. J. (1998). Predictors of aspiration pneumonia: how important is dysphagia? Dysphagia, 13(2), 69-81.

Minard, G., Kudsk, K. A., Melton, S., Patton, J. H., & Tolley, E. A. (2000). Early versus delayed feeding with an immune-enhancing diet in patients with severe head injuries. JPEN J Parenter Enteral Nutr, 24(3), 145-149.

Nursal, T. Z., Erdogan, B., Noyan, T., Cekinmez, M., Atalay, B., & Bilgin, N. (2007). The effect of metoclopramide on gastric emptying in traumatic brain injury. J Clin Neurosci, 14(4), 344-348.

Robertson, T., & Carter, D. (2013). Oral intensity: reducing non-ventilator-associated hospital-acquired pneumonia in care-dependent, neurologically impaired patients. Can J Neurosci Nurs, 35(2), 10-17.

Sacks, G. S., Brown, R. O., Teague, D., Dickerson, R. N., Tolley, E. A., & Kudsk, K. A. (1995). Early nutrition support modifies immune function in patients sustaining severe head injury. JPEN J Parenter Enteral Nutr, 19(5), 387-392.

Taylor, S., & Fettes, S. . (1998). Enhanced enteral nutrition in head injury: effect on the efficacy of nutritional delivery, nitrogen balance, gastric residuals and risk of pneumonia. J Hum Nutr Diet,, 11(5), 391-401.

Taylor, S. J., Fettes, S. B., Jewkes, C., & Nelson, R. J. (1999). Prospective, randomized, controlled trial to determine the effect of early enhanced enteral nutrition on clinical outcome in mechanically ventilated patients suffering head injury. Crit Care Med, 27(11), 2525-2531.

Twyman, D. (1997). Nutritional management of the critically ill neurologic patient. Crit Care Clin, 13(1), 39-49.

Yanagawa, T., Bunn, F., Roberts, I., Wentz, R., & Pierro, A. (2000). Nutritional support for head-injured patients. Cochrane Database Syst Rev(2), Cd001530.

Young, B., Ott, L., Haack, D., Twyman, D., Combs, D., Oexmann, J. B., . . . Dempsey, R. (1987). Effect of total parenteral nutrition upon intracranial pressure in severe head injury. J Neurosurg, 67(1), 76-80.

Young, B., Ott, L., Kasarskis, E., Rapp, R., Moles, K., Dempsey, R. J., . . . McClain, C. (1996). Zinc supplementation is associated with improved neurologic recovery rate and visceral protein levels of patients with severe closed head injury. J Neurotrauma, 13(1), 25-34.

Zasler, N. D., Devany, C. W., Jarman, A. L., Friedman, R., & Dinius, A. (1993). Oral hygiene following traumatic brain injury: a programme to promote dental health. Brain Inj, 7(4), 339-345.

P

Prioritaire

F

Fondamentale

N

Nouvelle Niveaux de Preuve

A

B

C



L.1.1

P

B

Les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral devraient être orientée en temps opportun vers un professionnel agréé et formé (c.-à-d. un orthophoniste) pour que leur fonction de déglutition soit évaluée complètement lorsqu’ils présentent au moins un des facteurs de risque d’aspiration post-trauma qui suivent :  

  • Présence d’une trachéostomie 
  • Fonction cognitive réduite 
  • Réflexe nauséeux hypoactif 
  • Sensation pharyngée réduite
  • Implication du tronc cérébral 
  • Difficulté à avaler les sécrétions buccales 
  • Toux / raclement de gorge ou voix mouillée / enrouée après avoir bu de l’eau 
  • Étouffements multiples en buvant 50 ml d’eau  
  • Voix faible et toux
  • Une voix mouillée/rauque
  • Qualité de la voix : mouillée et enrouée  
  • Infections récurrentes des voies respiratoires inférieures 
  • Légère fièvre ou leucocytose inexpliquées
  • État immunosupprimé  

Dernière mise à jour en février 2023


L.1.2

C

L’évaluation instrumentale (gorgée barytée modifiée [GBM] par vidéofluoroscopique) de la dysphagie chez les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral (TCC) devrait être envisagée lorsque : 

  • Il y a évaluation de l’efficacité des stratégies compensatoires et des techniques visant une déglutition sécuritaire.  
  • L’évaluation au chevet du patient indique de possibles problèmes au niveau pharyngé (ce qui devrait potentiellement comprendre l’aspiration de la nourriture et des liquides dans les poumons). 
  • Les risques liés à l’intervention sur la base de l’évaluation au chevet du patient surpassent les bénéfices possibles (la personne ayant subi un TCC est à très haut risque d’étouffement ou d’aspiration si elle est nourrie par la bouche). 
  • L’évaluation au chevet du patient seule ne permet pas une évaluation clinique solide suffisante pour favoriser l’élaboration d’un plan adéquat de traitement de la déglutition.

(Adapté de SIGN 2013, 7.2.1, p. 30)

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L.1.3

C

Chez la personne ayant subi un traumatisme craniocérébral (TCC) qui peut le tolérer cognitivement et physiquement, la gorgée barytée modifiée sous vidéofluoroscopie ou l’examen avec gorgée barytée modifiée devrait être utilisée comme outil pour soutenir la prise en charge de la dysphagie et l’identification de l’aspiration. 

Remarque : L’aspiration peut être observée chez 30 à 50 % des personnes présentant de la dysphagie après un TCC.

  • L’aspiration silencieuse n’est pas rare et sa détection nécessite des examens de gorgée barytée modifiée sous vidéofluoroscopie.
  • L’aspiration est plus fréquente chez les TCC graves.

RÉFÉRENCE :

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L.1.4

P

C

Les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral qui ont eu une trachéotomie et (ou) sont dépendants d’une ventilation devraient être évalués par un professionnel agréé, formé adéquatement (p. ex., un orthophoniste) pour déterminer la pertinence d’installer une valve Passy-Muir ou de boucher le tube placé dans la trachée en prévision de l’évaluation de la déglutition afin d’optimiser la fonction de déglutition.  

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L.2.1

P

B

Les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral, en particulier ceux qui sont atteints de dysphagie, devraient avoir accès à des soins dentaires et buccaux spécialisés. Une évaluation périodique et minutieuse des soins dentaires et buccaux devrait être entreprise pendant les phases de soins aigus et la réadaptation suivant le traumatisme craniocérébral.  

REMARQUE : les personnes devraient se voir offrir des soins buccaux complets en tant que traitement préventif, définis comme suit : 

  • Des soins buccaux suivant chaque repas 
  • Des soins buccaux incluant les dents, la langue, les lèvres, les muqueuses et le palais 
  • Des soins buccaux plus fréquents si la personne suit un protocole sans eau 

Il devrait y avoir une consultation auprès d’un dentiste ou d’un hygiéniste dentaire si le besoin se fait sentir. Cela peut comprendre l’utilisation d’une brosse à dents à succion.

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L.2.2

P

B

La personne ayant subi un traumatisme craniocérébral et qui nécessite une alimentation entérale devrait être alimentée par gastrostomie dès que possible si sa condition le permet, car le risque de développer une pneumonie est plus élevé chez les personnes sous ventilation assistée et alimentées par un tube nasogastrique que chez celles alimentées par un tube de gastrostomie. 

RÉFÉRENCE :

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L.2.3

C

Le plan d’intervention au regard de la dysphagie chez la personne ayant subi un traumatisme craniocérébral devrait prévoir une approche interdisciplinaire et aborder le positionnement, les stratégies d’alimentation, la condition médicale, le profil pharmacologique, les troubles cognitifs, les comportements, le confort et l’état nutritionnel. 

RÉFÉRENCE :

  • College of Audiologists and Speech-Language Pathologists of Ontario (CASLPO) (2015)

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L.2.4

C

Lorsque cela est possible, il est recommandé que la personne ayant subi un traumatisme craniocérébral soit encouragée à se nourrir elle-même. 

RÉFÉRENCE :

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L.2.5

C

Afin de diminuer le risque de pneumonie d’aspiration, de l’information et des conseils portant sur les soins de bouche appropriés devraient être fournis à la personne ayant subi un traumatisme craniocérébral, aux intervenants et aux proches. 

RÉFÉRENCE :

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L.2.6

C

De l’information et des conseils portant sur la dysphagie, l’alimentation et la déglutition sécuritaires devraient être fournis à la personne ayant subi un traumatisme craniocérébral, à ses proches ainsi qu’aux personnes qui prodiguent les soins et services. On devrait également mettre l’accent sur l’influence négative que peuvent exercer les déficits cognitifs post-traumatiques (p. ex. l’impulsivité, la négligence, la verbosité, le manque de concentration, la fatigue, etc.) sur une déglutition sécuritaire. 

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L.3.1

P

C

Toute personne ayant subi un traumatisme craniocérébral devrait être évaluée sur le plan de l’état nutritionnel et hydrique. Des interventions nutritionnelles devraient être débutées dès que la condition de la personne le permet afin de prévenir la dénutrition et la malnutrition. 

RÉFÉRENCE :

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L.3.2

C

Lorsque cela est pertinent, un intervenant détenant la formation et l’expertise requise dans les stratégies alimentaires à faible risque devrait fournir de l’aide à l’alimentation ou de la supervision à la personne ayant subi un traumatisme craniocérébral. 

RÉFÉRENCE :

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L.3.3

B

La nutrition entérale et la nutrition parentérale sont recommandées, car il a été démontré qu’elles peuvent être efficaces pour augmenter l’apport calorique chez les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral. 

RÉFÉRENCE :

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L.3.4

B

La nutrition parentérale totale (NPT) peut être administrée sécuritairement sans causer l’hyperosmolalité sérique et sans influencer les niveaux de pression intracrânienne (PIC) ou la gestion de la pression intracrânienne chez les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral. 

RÉFÉRENCE :

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L.3.5

P

A

Lorsqu’appropriée, la nutrition entérale précoce est recommandée pour réduire l’incidence des infections, la dépendance au ventilateur mécanique et le séjour à l’unité des soins intensifs, de même que pour améliorer le profil hormonal et potentiellement contribuer à une évolution plus favorable chez les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral. 

Remarque : L’alimentation devrait être débutée au cours des 24 à 48 heures suivant l’admission, si le patient est stable hémodynamiquement. En contrepartie, il est recommandé d’attendre si de fortes doses de catécholamine sont administrées, seules ou en combinaison avec des volumes de liquide ou de sang pour rétablir la perfusion cellulaire. (cette remarque correspond à un niveau d'évidence C)

RÉFÉRENCES :

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L.3.6

B

Il est recommandé de commencer la nutrition entérale des personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral au débit visé afin d’augmenter le pourcentage de calories et de protéines prescrites réellement reçues. 

RÉFÉRENCE :

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L.3.7

A

La métoclopramide ne démontre pas d’avantage pour aider la vidange gastrique et NE DEVRAIT pas être utilisée chez les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral. 

Outil suggéré : Indications d'usage de Santé Canada

RÉFÉRENCE :

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L.3.8

A

Un dépistage des carences en zinc devrait être réalisé chez les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral. Au besoin, des suppléments de zinc devraient être envisagés dans les 15 jours suivant le traumatisme pour favoriser la récupération neurologique après un traumatisme craniocérébral. 

RÉFÉRENCE :

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L.3.9

B

Un apport élevé en azote d’environ 2 g de protéines/kg est recommandé pour compenser les pertes azotées substantielles qui surviennent après un traumatisme craniocérébral. 

RÉFÉRENCE :

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L.3.10

B

Des suppléments d’acides aminés à chaîne ramifiée (appelés BCAA) sont recommandés pour favoriser la récupération cognitive chez les personnes ayant subi un traumatisme craniocérébral, sans affecter négativement les concentrations de tyrosine et de tryptophane. 

Remarque : La disponibilité des suppléments de BCAA peut être problématique au Canada.

RÉFÉRENCE :

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