D. Promotion de l’intégration et de la participation sociales


La réadaptation soutenant la réintégration d’une personne ayant subi un traumatisme craniocérébral (TCC) dans son milieu devrait être un processus coordonné, qui comprend du soutien relatif à un éventail divers de besoins, souvent pendant de longues périodes. Il a été démontré qu’un accès en temps opportun à des services de réadaptation dans la collectivité et à domicile est bénéfique et que les gains peuvent être obtenus au fil de longues périodes, ce qui met en lumière la valeur de la réadaptation lors des dernières étapes du rétablissement, qui comprend de nouvelles admissions en milieu de réadaptation ou d’autres retours dans la collectivité avec accès aux soins à domicile.

Plusieurs facteurs sont associés à une réintégration difficile dans le milieu, que l’on doit s’efforcer d’atténuer. Les approches pour promouvoir la réintégration et la participation sociales peuvent réduire l’isolement, fournir des occasions d’acquérir et de mettre en pratique de nouvelles compétences, et optimiser la performance du patient dans ses tâches quotidiennes. Ces tâches sont plus bénéfiques lorsqu’elles sont réalisées dans un milieu naturel et réaliste, ce qui permet également de prescrire les soutiens environnementaux appropriés. Les activités de loisirs devraient être facilitées grâce à la détermination de ce qui est significatif et productif pour la personne atteinte. La participation à ces activités devrait être réévaluée lors des rendez-vous de suivi puisque des programmes d’initiation aux loisirs pourraient être requis. De plus, il est prouvé que les suivis à domicile des patients ayant eu un TCC apportent des bénéfices.

Recommencer à conduire un véhicule peut contribuer à une plus grande autonomie ; en revanche, une évaluation professionnelle et une formation d’appoint sont requises pour confirmer la capacité de la personne qui a eu un TCC à conduire de façon sécuritaire. En outre, l’évaluation et la coordination clinique sont des importants facilitateurs dans la réadaptation éducative ou professionnelle.

La réintégration dans la communauté n’est pas un processus linéaire pour une personne qui a subi un TCC. Les planificateurs de système et les directeurs cliniques devraient reconnaître que le soutien et les services spécialisés peuvent être requis sur une longue période pour garantir un progrès continu et des gains, de même que la gestion de l’autonomie.

Des suivis avec la personne qui a subi un TCC, sa famille et ses proches aidants, sous la forme de rendez-vous ou d’entrevues téléphoniques, devraient être conclus dans le programme de référence des patients hospitalisés pour garantir la continuité des services. Les soins primaires et les fournisseurs de soins à domicile et communautaires devraient aussi contribuer à fournir et à assurer les rendez-vous de suivi.

Les programmes offerts à domicile ou dans la collectivité devraient prévoir l’arrivée d’un nouveau client dans leur service au moment opportun à travers la coordination avec le programme de soins à domicile et (ou) le fournisseur de soins primaires de la personne aux prises avec un TCC. Les programmes de soins à domicile nécessitent suffisamment de personnel pour s’assurer que les aptitudes compensatoires sont mises en pratique dans un milieu significatif et réaliste pour la personne atteinte d’un TCC, de même que de permettre une évaluation adéquate et une gestion de la réintégration dans tous les rôles qu’ils souhaitent dans leur vie. Un partenariat devrait être établi au sein des programmes de réadaptation avec les organismes de mentorat et les groupes de soutien de pairs de la collectivité (p. ex., les associations locales portant sur les traumatismes craniocérébraux) et devrait informer la personne qui a subi un TCC, sa famille et ses proches aidants à propos du soutien communautaire mis à leur disposition. Les programmes de soins à domicile et communautaires devraient mettre en place des mécanismes qui permettent aux personnes d’accéder de nouveau aux services pendant les périodes de transition de vie, qui requièrent l’acquisition de nouvelles aptitudes, ce qui pourrait inclure une nouvelle admission aux soins aigus, aux soins spécialisés et (ou) dans le milieu de réadaptation.

Les programmes de soins à domicile devraient établir des mécanismes de référence aux médecins appropriés, aptes à évaluer les capacités en matière de conduite et à faciliter la reprise de la conduite d’un véhicule, lorsque cela est possible. On devrait offrir une réadaptation éducative / professionnelle aux personnes aux prises avec un TCC et qui nécessitent un soutien et une formation pour retourner au travail, à l’école et (ou) pour faire du bénévolat ou entrer sur le marché du travail pour ceux qui n’avaient pas d’emploi au préalable.

Exemples d'indicateurs

  • Temps moyen entre la référence et l'inscription aux services de réadaptation externes ou communautaires
  • Proportion de personnes présentant des incapacités résiduelles suite à un TCC qui ont accès à un service de réadaptation externe spécialisé ou communautaire.
  • Proportion de personnes ayant subi un TCC qui ont une évaluation de leurs activités de la vie quotidienne (AVQ), de leurs activités de la vie domestique (AVD) et de leurs activités de la vie communautaire (AVC) documentée au dossier.

Voici des suggestions d'outils et de ressources qui peuvent être utilisés pour soutenir l'implantation des recommandations de cette section. Les professionnels de la santé doivent en tout temps respecter les dispositions légales et normatives encadrant l’exercice de leur profession, dont notamment les dispositions relatives aux champs de pratique ainsi qu’aux activités réservées ou protégées, puisque celles-ci peuvent différer d’une province à l'autre.

Outils cliniques :

Ressources pour les usagers et les proches :

Autre ressource :

Réadaptation en externe

Le but ultime de la réadaptation suivant un traumatisme craniocérébral (TCC) est la réintégration des rôles que le patient occupe d’ordinaire dans la communauté. La réintégration dans la communauté à la suite d’un TCC présente de multiples facettes et peut en conséquence représenter un obstacle considérable à surmonter, à la fois pour les patients et les proches aidants. La transition dans la communauté de la réadaptation fonctionnelle intensive ou des soins en phase post-aiguë requière divers soutiens, souvent pendant de longues périodes. Les interventions de réadaptation se concentrent d’abord sur la récupération de l’autonomie du patient.

Il existe plusieurs approches différentes de réadaptation en externe. Trois études ont employé une variété d’approches dans le Questionnaire d’intégration dans la communauté comme une mesure des résultats et ont permis de constater que la transition à domicile plutôt que la réadaptation en externe, les visites sans rendez-vous dans un centre spécialisé en TCC plutôt que l’absence de visites, et une formation intensive sur les aptitudes quotidiennes offerte en externe amélioraient les résultats (sous-échelles de productivité et d’intégration sociale) au questionnaire Hopman et al., 2012; McLean et al., 2012; Wheeler et al., 2007). L’ergothérapie et la réadaptation continue entreprise précocement ont également engendré une amélioration des capacités quotidiennes en matière d’autonomie et des activités de la vie quotidienne chez les personnes ayant subi un TCC (Dawson et al., 2013; Lippert-Gruner et al., 2002; Trombly et al., 1998).

Les soins en externe et dans la communauté présentent plusieurs similarités avec ceux de la réadaptation en interne. Les services en externe profitent aussi de l’approche interdisciplinaire et une réadaptation offerte en temps opportun est impérative; les patients reçoivent souvent leur congé trop tôt et sont orientés vers les services en externe trop tard (Jeyaraj et al., 2013; Poncet et al., 2018).

Certaines études ont évalué l’efficacité de différents types de programmes de réadaptation en externe. Ponsford et ses collaborateurs (2006) ont comparé des patients à domicile traités dans la communauté à des patients qui retournaient en établissement pour recevoir des soins en externe. Les résultats ont indiqué que les patients qui recevaient des traitements externes en établissement dépendaient beaucoup moins du soutien de leurs proches, étaient plus autonomes côté mobilité, affichaient moins de comportements sociaux inappropriés, avaient moins de difficulté à suivre une conversation et plus de facilité avec leurs aptitudes motrices verbales que ceux qui bénéficiaient de la réadaptation en externe dans la communauté. Aucune différence n’a été constatée en ce qui concerne les résultats liés à l’emploi. Qui plus est, Cusick et ses collègues (2003) ont évalué si les services fournis par le Colorado’s Medicaid Program a amélioré les résultats psychosociaux et ont rapporté que les personnes qui recevaient des services en externe étaient beaucoup moins aux prises avec des troubles de santé mentale comparativement à ceux qui n’en recevaient pas. Toutefois, il n’y avait pas de différence significative entre les groupes en ce qui a trait à la satisfaction dans la vie.

Jeyaraj et ses collaborateurs (2013) a noté qu’il existe en revanche un besoin de former les cliniciens qui fournissent des services communautaires pour qu’ils puissent mieux aider les personnes aux prises avec des traumatismes craniocérébraux (TCC) et d’accroître la quantité de ressources en externe. En matière de services, il est important de souligner les résultats de Turner et de ses collègues (2009), qui ont démontré que le stress et la dépression ont augmenté de façon considérable au fil de la réadaptation. Bien que le centre d’intérêt soit souvent le statut fonctionnel, il est capital de tenir compte du bien-être psychologique des personnes victimes de TCC pendant cette phase de transition.

Voir le module 13 d’ERABI pour obtenir plus de données probantes sur la réadaptation en externe suivant un TCC.

Suivi et soutien après le congé

Le suivi à domicile des patients ayant subi un traumatisme craniocérébral (TCC) a prouvé ses bienfaits. Bell et ses collaborateurs (2005) ont constaté que des consultations et de la formation planifiées par téléphone étaient bénéfiques en comparaison avec les soins courants en externe. En effet, les patients qui recevaient de telles interventions étaient significativement mieux, à un an de suivi, en regard de leur statut fonctionnel et de leur qualité de bien-être. En revanche, ces résultats ne se sont pas reproduits dans une étude ultérieure (Bell et al., 2011). Apparier les patients avec des participants ou des mentors dans la communauté a démontré être une stratégie simple bien qu’efficace pour améliorer les niveaux perçus de soutien social (Hibbard et al., 2002; Johnson et Davis, 1998; Struchen et al., 2011).

Les facteurs qui facilitent ou entravent un soutien par les pairs réussi devraient être pris en considération : la sensibilisation aux connaissances et la communication entre mentor et mentoré, la logistique entourant la participation, la disposition et la motivation de la personne ayant subi un TCC à prendre part aux soins, le besoin de formuler des attentes claires et l’appariement entre le mentor et le mentoré influencent tous la réussite du soutien par les pairs (Lau et al., 2021).

Voir le module 13 d’ERABI pour obtenir plus de données probantes sur l’efficacité du mentorat par les pairs dans l’amélioration des résultats sur les TCC.

Réadaptation pour accroître les habiletés de la vie quotidienne

Comme les études de cohorte suivantes le suggèrent, il y a amélioration dans les tâches de la vie quotidienne lorsqu’elles sont réalisées dans un contexte réel. Lamontagne et ses collaborateurs (2013) ont rapporté que les personnes qui vivent dans un établissement structuré ont beaucoup de difficulté avec les habitudes de vie reliées au rôle social, plus facilement reprises dans les foyers de réadaptation de groupe ou en familles d’accueil. Sloan et ses collègues (2012) font état de résultats similaires chez les patients demeurant dans un milieu qui tient compte de leur invalidité particulière et requérant des niveaux accrus de soutien comparativement aux patients qui vivent dans des contextes résidentiels. Les auteurs débattent du fait qu’en raison des contraintes de temps, les fournisseurs de soins pourraient fournir plus d’aide aux patients que nécessaire, ce qui réduirait par conséquent leur autonomie et leur indépendance.

Les patients devraient disposer de l’assistance adéquate dans leur milieu de vie et de formations compensatoires à domicile pour réintégrer leurs tâches quotidiennes de façon optimale. 

Voir le module 18 d’ERABI pour plus d’information sur le soutien dans le milieu de vie. 

Réadaptation liée aux loisirs et aux activités récréatives

Les lésions cérébrales entravent la participation aux activités de loisirs (Fleming et al., 2011; Wise et al., 2010). Des activités récréatives thérapeutiques et une formation d’initiation aux loisirs peuvent accroître la participation des patients. Mitchell et ses collègues (2014) ont suivi 12 adultes ayant subi des lésions cérébrales admis au sein d’un programme d’intervention en loisirs à domicile d’une semaine, intitulé « Repousser les limites », pour essayer des activités de loisirs au sein de différents groupes. Le programme incluait une sensibilisation aux loisirs, des ressources en loisirs, des habiletés d’interaction sociales et des habiletés en activités de loisirs dont l’amélioration repose sur la satisfaction vis-à-vis des loisirs, l’estime de soi et la qualité de vie suivant le programme. Carbonneau et ses collaborateurs (2011) font état de résultats similaires au sein d’un programme à l’essai d’éducation sur les loisirs.

La participation aux activités devrait être constamment réévaluée suivant un TCC, spécialement après avoir observé des perturbations dans les habitudes et la routine de la personne atteinte. En outre, l’intensité de tels programmes ne devrait pas être élevée au point d’interférer avec les capacités du patient d’assumer ses responsabilités quotidiennes (Goverover et al., 2022).

Conduite automobile

Perdre la capacité de conduire son véhicule est l’une des conséquences les plus difficiles suivant un TCC puisque l’aptitude ou l’inaptitude à la conduite est souvent perçue comme un déterminant clé du niveau d’engagement social et d’autonomie générale d’une personne (Lane et Benoit, 2011). Les sujets aux prises avec un TCC recommencent à conduire souvent dans un effort de se sentir indépendants, même s’ils ne sont pas prêts (León-Carrión et al., 2005; Liddle et al., 2011, 2012). Une étude a démontré que 30,5 % des patients conduisaient leur véhicule alors qu’ils n’étaient pas aptes à le faire (León-Carrión et al., 2005). Conduire un véhicule nécessite le recours à de multiples fonctions qui peuvent avoir été touchées par la lésion cérébrale, y compris la perception, la cognition, la communication et la coordination. La conduite dépend précisément de la vision fonctionnelle, de réponses rapides et fiables, de la vigilance malgré la présence de distractions et de rapides prises de décision. Les personnes qui ont subi un TCC pourraient avoir de la difficulté à conduire en raison de déficits dans la surveillance de stimuli en simultané (Formisano et al., 2005; Masson et al., 2013; Ortoleva et al., 2012) et à anticiper les situations dangereuses (van Zomeren et al., 1987). S’adapter aux nouvelles capacités suivant le traumatisme peut aussi être difficile chez les personnes qui recommencent à conduire, car certaines peuvent être moins enclines à modifier leur style de conduite et leurs comportements après un TCC, en particulier les jeunes conducteurs de sexe masculin (Labbé et al., 2014). Tous ces facteurs contribuent à l’augmentation de la probabilité que les personnes ayant subi un TCC aient plus d’accidents que la population générale (Bivona et al., 2012; Formisano et al., 2005), ce qui renforce le besoin d’offrir des thérapies de réadaptation efficace ciblant la conduite. Il est donc impératif de mener des évaluations approfondies avant qu’un patient reprenne la route.

Réadaptation liée au retour au travail ou aux études

La réussite professionnelle est significativement liée à la satisfaction à l’égard de la vie suivant un TCC. En effet, le chômage de même qu’un mode de vie passif et sans engagements sont associés à une satisfaction moindre envers la vie (Melamed et al., 1992). Or, les lésions cérébrales peuvent priver les personnes de leur participation à un emploi stimulant et rémunéré et entraver l’atteinte d’une stabilité sociale et financière. La dépression et l’anxiété sont tous deux plus fréquents chez les personnes incapables de réintégrer leur travail ou d’en trouver un à la suite de leur TCC (McCrimmon et Oddy, 2006; Ponsford et Spitz, 2015).

La réintégration professionnelle peut être facilitée au sein du modèle de coordination de cas auquel le patient prend part avec la personne responsable d’assurer la coordination des services qui évalue les besoins du patient et l’oriente en lui donnant les références appropriées (Martelli et al., 2012). Thomas et Menz (1996) discutent davantage de ce point et suggèrent que le processus comprenne une évaluation des capacités fonctionnelles, la connaissance des habiletés précédant le traumatisme, de même qu’un plan de réintégration professionnelle, s’accompagnant d’un accès continu aux ressources (Stergiou-Kita et al., 2011).

Dans un essai non randomisé, Radford et ses collaborateurs (2013) ont évalué une intervention de réadaptation professionnelle (RP) spécialisée pour les TCC chez les patients victimes d’un traumatisme craniocérébral nécessitant plus de 48 heures de soins de phase aiguë en interne. Le résultat principal était le retour au travail, évalué par un questionnaire acheminé par la poste au suivi, à 3, 6 et 12 mois suivant le congé de l’établissement de réadaptation. À 12 mois, 15 % des participants ayant subi un TCC en RP (et 27 % ayant un TCC modéré à grave) de plus travaillaient comparativement à ceux qui recevaient les soins conventionnels (27 / 36, ou 75 % vs 27 / 45, soit 60 %). La moyenne des coûts de santé pour les personnes aux prises avec un TCC en RP était seulement 75 £ plus élevée, à 1 an. Ce sont les personnes aux prises avec un TCC modéré à grave qui ont obtenu le plus de gains. Cette tendance favorable a été obtenue sans augmenter substantiellement les coûts de santé, ce qui suggère que la mesure est coût-efficace. Il y aurait lieu de mener des essais comparatifs randomisés (ECR) dans ce groupe.

Les programmes de réadaptation généraux en interne ou en externe pourraient aussi améliorer efficacement les résultats en matière de réintégration professionnelle. Dans une étude récente de Perumparaichallai et ses collaborateurs (2020), 89 % des participants ont rapporté se consacrer à un emploi compétitif, à un travail bénévole structuré ou à des études jusqu’à 30 ans après avoir participé à des programmes de neuroréadaptation orientés vers le milieu de vie, en interne, ou au sein de services communautaires, en externe. Trexler et ses collègues (2016) ont mentionné que l’accès à une équipe multidisciplinaire a accru le taux d’emploi et l’autonomie comparativement aux soins conventionnels en externe. En outre, Walker et ses collaborateurs (2006) ont indiqué que 39 % des personnes étaient employées à 1 an après leur traumatisme suivant la réadaptation en interne. Bien qu’il existe moins de recherches sur les programmes généraux de réadaptation multidisciplinaire, il semble que ces derniers ont une incidence favorable sur l’employabilité après un TCC. Il est essentiel de noter que des facteurs comme le niveau de scolarité, l’origine ethnique, l’âge au moment de la demande d’emploi, la situation d’emploi avant le traumatisme, le revenu supplémentaire obtenu du gouvernement, la dépression comorbide, etc. influent tous considérablement sur le revenu d’emploi.

Les personnes qui reçoivent des soins en phase chronique à la suite de leur traumatisme (Ownsworth et al., 2008) ont accès à du soutien dans le cadre de brèves interventions. L’intensité des traitements, des ressources et des interventions offerts doivent entre autres s’accorder avec les besoins des personnes, la gravité de leur traumatisme et leurs objectifs (Malec et Degiorgio, 2002).

Le processus d’intervention en réadaptation professionnelle pourrait comprendre un clinicien clé afin pour assurer sa coordination, choisir les évaluations en fonction des demandes de travail précédant le traumatisme, mettre l’accent sur l’importance des compétences professionnelles de base et recommander les services les plus appropriés à la fin de la réadaptation (O-Keefe et al., 2021). En plus, les interventions de réadaptation professionnelle pourraient être virtuelles et éloignées, en nature, et les praticiens devraient demeurer informés des facteurs qui facilitent ou entravent une réadaptation réussie à distance (Kettlewell et al., 2021). Des programmes de mentorat axés sur le retour au travail ou aux études au sein de la communauté ou du milieu scolaire ou professionnel devraient être offerts aux personnes qui ont subi un TCC dans le but d’accroître les taux de retour au travail ou aux études. Dernièrement, il a été démontré que la formation cognitive compensatoire accroît le retour au travail chez les personnes qui ont subi un TCC et elle s’est avérée coût-efficace (Fure et al., 2021).

Voir les sections 3.4 et 13.3 d’ERABI pour obtenir plus de données probantes sur la réadaptation professionnelle et la productivité suivant un TCC.

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P

Prioritaire

F

Fondamentale

N

Nouvelle Niveaux de Preuve

A

B

C



D.1.1

P

B

La personne ayant subi un traumatisme craniocérébral (TCC) qui a reçu son congé d’un programme de réadaptation (à l’interne, à l’externe ou en en établissement résidentiel) devrait avoir accès à un suivi planifié, téléphonique, virtuel ou en personne avec un professionnel formé en TCC. Il est préférable qu’il ait des compétences pour favoriser la gestion des aptitudes, réaliser une entrevue motivationnelle, établir des objectifs afin de fournir du réconfort et du soutien dans la résolution de problèmes. 

Dernière mise à jour en février 2023


D.1.2

C

En plus des références vers les ressources communautaires (publiques ou privées / financées par des tiers) et (ou) des dispositions de suivi planifié, l’équipe de réadaptation s’occupant du congé devrait fournir de l’information écrite à la personne qui a subi un TCC et à sa famille ou à ses proches sur la façon de communiquer avec le soutien et les services relatifs aux TCC dans la communauté (p. ex., navigateur ABI, associations locales et provinciales sur les TCC) et d’autres services de soutien communautaire, de même qu’indiquer comment accéder aux services d’intervention en cas de crise, si besoin est.

Dernière mise à jour en février 2023



D.2.1

F

B

La personne qui présente des incapacités résiduelles après un TCC devrait avoir accès au moment opportun (p. ex. dans les 6 mois suivant le traumatisme) à des services externes spécialisés ou à des services de soutien dans son milieu afin que la progression et le succès de la réintégration dans la communauté soient facilités. 

REMARQUE : Il a été démontré que les programmes de réadaptation communautaires qui se concentrent sur la gestion et la compensation des symptômes de TCC augmentent le fonctionnement autonome et la participation sociétale.

Dernière mise à jour en février 2023


D.2.2

P

B

La personne qui a subi un TCC et les membres de sa famille devraient avoir accès à un programme de soutien par les pairs adapté à l’âge de l’usager, intégré à un programme de soutien communautaire, afin de favoriser l’intégration sociale, l’adaptation et le fonctionnement psychologique. 

REMARQUE : Les facteurs facilitants et les obstacles relatifs à un soutien par les pairs réussi devraient être pris en note : la sensibilisation aux connaissances et la communication du rôle de mentor et du mentoré, la logistique liée à la participation, la disposition et la motivation de la personne qui a subi un TCC à participer aux soins, le besoin de formuler des attentes claires et l’appariement du mentor et du mentoré influencent tous la réussite du soutien par les pairs.

RÉFÉRENCES : 

  • Quilico et al. (2023)
  • Wasilewski et al. (2023)

Dernière mise à jour en février 2023


D.2.3

C

La personne ayant subi un TCC devrait avoir accès à des services de réadaptation et d’intégration sociale par intervalles (p. ex., réadmission dans le système à l’interne ou intensification des services justifiée sur le plan clinique) selon les nouveaux besoins de services qui peuvent émerger au fil du temps en fonction soit de l’évolution des incapacités, des compétences et des objectifs de participation en lien avec le vieillissement, soit de l’émergence de nouveaux défis ou de nouvelles transitions de vie. 

REMARQUE : L’accès aux services par intervalles devrait d’abord être déterminé en fonction des besoins de la personne, de ses objectifs et des bénéfices attendus plutôt qu’en fonction du délai depuis le traumatisme ou de l’historique des services antérieurs. 

RÉFÉRENCES : 

  • Bender et al. (2014)
  • Tuel et al. (1992)

Dernière mise à jour en février 2023



D.3.1

P

C

Le degré d’indépendance dans les activités de la vie quotidienne (AVQ) et les activités instrumentales de la vie quotidienne (AIVQ) devrait être réévalué chez toute personne ayant subi un traumatisme craniocérébral (TCC). Les évaluations fondées sur l’observation qui respectent la vie privée devraient être menées dans un milieu dans lequel les personnes se livreront régulièrement à leurs AVQ et à leurs AIVQ. Lorsque cela est approprié, il faut envisager le recours à des outils de télémédecine ou de thérapie virtuelle qui peuvent faciliter l’évaluation lorsque les cliniciens et les personnes ne peuvent pas être au même endroit. 

Dernière mise à jour en février 2023


D.3.2

C

La pratique des AVQ et des AIVQ devrait s’effectuer dans un environnement qui soit le plus réaliste et le plus pertinent possible pour la personne ayant subi un TCC. Des occasions de s’exercer dans des milieux naturels en dehors des séances de thérapie devraient être offertes. 

Dernière mise à jour en février 2023


D.3.3

P

B

Un protocole individualisé d’entrainement aux compétences nécessaires à la vie courante devrait être élaboré pour chaque personne ayant subi un TCC afin de l’outiller à gérer efficacement les exigences et les défis de la vie quotidienne. Selon les besoins de la personne et son profil d’incapacité, l’entrainement peut mettre l’accent sur la communication et la communication sociale, les activités de la vie quotidienne, les activités instrumentales de la vie quotidienne, les stratégies de gestion de l’énergie, les compétences interpersonnelles, les aptitudes au travail, les stratégies d’autorégulation, les capacités à résoudre les problèmes, à prendre des décisions, à défendre ses droits, à se prendre en charge, la pleine conscience, etc. 

Dernière mise à jour en février 2023


D.3.4

C

Selon ce qui convient, le plan de traitement des personnes ayant subi un TCC devrait inclure les adaptations environnementales (modifications de la salle de bain, transport adapté, écrans anti-reflet, outils de navigation / de technologie) relatifs aux activités de la vie quotidienne et aux activités instrumentales de la vie quotidienne (AVQ et AIVQ). 

Dernière mise à jour en février 2023


D.3.5

C

L’entrainement aux mécanismes compensatoires et (ou) l’adaptation individualisée de l’environnement (p. ex., technologie, équipement et repérage) pour optimiser l’autonomie devraient faire partie du programme d’intervention multidisciplinaire de la personne ayant subi un TCC et être transmis à sa famille ou à ses proches. Ces interventions devraient être conçues pour être employées dans le milieu le plus approprié pour la personne qui a subi un TCC et orientées vers l’atteinte des objectifs de l’usager, ses intérêts, ses besoins et les ressources disponibles. Les interventions devraient être introduites avec soin, d’une façon qui maximise les capacités de l’usager à en bénéficier. 

Dernière mise à jour en février 2023



D.4.1

C

La personne ayant subi un TCC devrait être évaluée par un professionnel ou une équipe de réadaptation en ce qui concerne les activités de loisirs. Cette évaluation devrait inclure l’établissement : 

  • du niveau prétraumatique de participation à des activités de loisirs ou à d’autres activités significatives pour la personne ;
  • des obstacles qui empêchent la personne de participer à de telles activités ;
  • des occasions d’adapter et de favoriser l’engagement renouvelé de la personne dans les activités de loisirs ou significatives pour elle ;
  • de son intérêt ou de sa capacité à avoir de nouveaux loisirs ou de nouvelles activités significatives.

REMARQUE : La participation à des activités devrait être continuellement réévaluée suivant un TCC, en particulier après l’observation d’une interruption dans les habitudes ou la routine de la personne atteinte.

Dernière mise à jour en février 2023


D.4.2

P

B

Un programme d’intervention dans la communauté, axé sur des objectifs et visant à augmenter la participation à des activités de loisirs ou à toute autre activité significative devrait être offert à la personne ayant subi un TCC, qui éprouve des difficultés dans ces sphères. 

Dernière mise à jour en février 2023


D.4.3

N

B

L’utilisation de technologies d’assistance (sociale, persuasive, personnalisée et de planification) devrait réduire les obstacles à la participation aux activités de loisirs.

RÉFÉRENCE :

  • Jamieson et al. (2019)

Dernière mise à jour en février 2023


D.4.4

N

B

La personne qui a subi un TCC devrait se voir offrir des programmes d’exercices guidés qui incluent des activités aérobiques, de renforcement et d’équilibre fonctionnel aussitôt qu’elle reçoit son certificat médical d'aptitude, pendant la consultation avec son médecin ou son physiothérapeute. Ces programmes pourraient être proposés à domicile, fournis virtuellement ou par téléréadaptation ou encore, dans la communauté. Ils devraient être offerts à de multiples reprises au sein du continuum de soins et adaptés à la personne qui a subi un TCC. 

Dernière mise à jour en février 2023



D.5.1

C

Toute personne ayant subi un TCC modéré à grave et qui souhaite conduire devrait être évaluée par un médecin ou un professionnel de la santé (comme un ergothérapeute) détenant une expertise en TCC, en conformité avec la réglementation provinciale et en concertation avec l’équipe de réadaptation interdisciplinaire. 

Dernière mise à jour en février 2023


D.5.2

C

Si la capacité à conduire de la personne ayant subi un traumatisme craniocérébral ne peut être clairement établie, une évaluation exhaustive devrait être entreprise dans un centre ou un programme spécialisé en conduite automobile ou par des professionnels détenant les compétences requises pour procéder à de telles évaluations. 

REMARQUE : La réglementation dépendra du territoire ou de la province, donc de la SAAQ, au Québec, alors qu’elle est inexistante en Ontario.  

Dernière mise à jour en février 2023


D.5.3

P

C

Si, au cours de l’évaluation ou du suivi d’une personne ayant subi un TCC, l’équipe interdisciplinaire de réadaptation constate que la capacité de la personne à conduire de façon sécuritaire pourrait être touchée, elle devrait : 

  • transmettre des consignes claires aux professionnels de la santé traitants, à la personne, à sa famille ou à ses proches à propos de ses préoccupations portant sur la conduite automobile ;
  • insister sur la nécessité de déclarer ces préoccupations et de réévaluer cette capacité plus tard si la personne souhaite reprendre la conduite ; 
  • fournir de l’information pertinente à propos de la législation sur la conduite automobile après un TCC à la personne atteinte ;
  • indiquer à la personne et à son ou ses représentants que la loi les oblige à informer les autorités gouvernementales appropriées que la personne a été victime de troubles neurologiques graves (ou autres) et à fournir les informations pertinentes sur les conséquences de ces troubles.  

Dernière mise à jour en février 2023



D.6.1

P

C

Afin de soutenir le retour au travail ou aux études ou pour faciliter l’entrée sur le marché du travail, les besoins de réadaptation axée sur l’intégration sociale de la personne ayant subi un TCC devraient être évalués. Cette évaluation devrait inclure : 

  • les antécédents prétraumatiques complets, y compris les antécédents de travail ou d’études ;
  • le portrait des capacités actuelles de la personne, notamment dans les sphères cognitive, psychologique et physique ;
  • la situation sociale actuelle ;
  • l’évaluation des besoins professionnels et de formation de la personne ; 
  • la détermination des obstacles qui pourraient limiter les perspectives d’un retour fructueux au travail ou aux études et les interventions susceptibles de les surmonter ; 
  • la concertation avec l’employeur (y compris le service de santé s’il existe) ou les enseignants (services aux étudiants handicapés, etc.) pour échanger, avant le début de l’intégration, sur les besoins et les interventions appropriées ; 
  • l’évaluation des facteurs environnementaux, du milieu de travail, des aspects psychosociaux, y compris l’environnement social et la culture du milieu de travail ;  
  • les conseils verbaux et écrits portant sur l’intégration au travail, y compris les modalités de révision et de suivi.

REMARQUE : Les personnes qui réalisent l’évaluation devraient être conscientes que des facteurs tels l’éducation, l’origine ethnique, l’âge au moment de la demande, le statut préemploi, le revenu supplémentaire provenant du gouvernement, la dépression comorbide, etc. sont tous associés de façon significative avec le revenu d’emploi.

Dernière mise à jour en février 2023


D.6.2

C

Des interventions de réadaptation axée sur l’intégration sociale devraient être offertes aux personnes ayant subi un TCC qui requièrent du soutien et de l’entrainement pour faciliter le retour au travail ou aux études ou l’entrée sur le marché du travail. La réadaptation socioprofessionnelle devrait comprendre : le développement de stratégies physiques, cognitives, comportementales et de communication, des mises en situation de travail et de la formation dans le milieu de travail. Les interventions devraient inclure une formation et de l’éducation à propos des besoins particuliers du patient qui a subi un TCC pour les personnes qui sont naturellement présentes dans le milieu de travail ou d’éducation. 

RÉFÉRENCE :

  • Radford et al. (2013)

Dernière mise à jour en février 2023


D.6.3

P

C

L’efficacité des interventions conventionnelles de réadaptation axée sur l’intégration socioprofessionnelle offertes aux personnes ayant subi un TCC, telles que l’entrainement cognitif, la formation stratégique compensatoire et les stratégies comportementales, devrait être évaluée. Si les interventions conventionnelles ne sont pas suffisamment efficaces, du soutien à l’emploi (p. ex., évaluation professionnelle, travail « qui endurcit », techniques de recherche d’emploi, etc.) devrait être fourni à la personne qui désire retourner au travail. Reportez-vous à la section 6.4 pour plus d’information sur le soutien au travail. 

Dernière mise à jour en février 2023


D.6.4

C

Le soutien à l’emploi offert à la personne ayant subi un TCC qui désire retourner sur le marché du travail devrait inclure ces aspects fondamentaux :

  • Le placement en emploi, y compris :
    • Apparier les besoins de l’emploi au potentiel et aux compétences de la personne ; 
    • Faciliter les communications entre la personne, l’employeur et les collègues de travail ; 
    • Organiser les déplacements et la formation. 
  • La formation en milieu de travail et la sensibilisation, y compris :
    • la formation ; 
    • l’évaluation proactive des problèmes pouvant survenir dans l’environnement de travail ; 
    • l’élaboration de solutions en collaboration avec la personne, ses proches et ses employeurs ; 
    • l’évaluation en continu de la performance au travail de la personne. 
  • Le maintien en emploi et le suivi en emploi, y compris :
    • l’évaluation continue des progrès pour anticiper les problèmes et intervenir de façon proactive, si cela est nécessaire. 

Dernière mise à jour en février 2023


D.6.5

B

Une évaluation des exigences requises par l’emploi ou l’occupation que la personne ayant subi un TCC convoite ou réintègre (c.-à-d. une analyse de poste) devrait être réalisée avant l’intégration par un proche ou un praticien, familier avec les capacités de la personne. Afin d’assurer la rétention en milieu de travail, cette évaluation devrait permettre de déterminer et d’évaluer les éléments suivants : titre / catégorie / classification de l’emploi ou de l’occupation, description de l’emploi ou de l’occupation, complexité et variété des tâches associées aux exigences de l’emploi ou de l’occupation. 

REMARQUE: Il est prouvé que les facteurs propres à l’environnement de travail peuvent influencer la rétention en milieu de travail chez les personnes qui ont subi un TCC davantage que chez les autres. 

Dernière mise à jour en février 2023


D.6.6

B

Une fois le processus d’évaluation socioprofessionnelle post-traumatique terminé, l’évaluateur devrait fournir des recommandations pratiques, précises et applicables pour aider la personne ayant subi un TCC afin de déterminer sa propension à retourner travailler et d’obtenir, de reprendre ou de conserver un emploi rémunéré, des activités scolaires et (ou) un travail bénévole. Les recommandations pourraient être faites verbalement ou par écrit à la fois à la personne qui a subi un TCC et à tout acteur concerné (p. ex., aux employeurs, aux conseillers pédagogiques, aux éducateurs, aux membres de la famille, aux partenaires de soins), selon le consentement donné. 

Dernière mise à jour en février 2023


D.6.7

P

B

Un essai graduel en milieu de travail pour la personne ayant subi un TCC devrait comprendre une date de début, des indications sur la manière d’augmenter le nombre d’heures et de jours, les limites et restrictions, de même que les accommodations recommandées. 

Dernière mise à jour en février 2023


D.6.8

B

Si la personne ayant subi un TCC est incapable d’occuper un emploi rémunéré, elle devrait être aidée à explorer d’autres possibilités de participation productive favorisant l’intégration dans le milieu (p. ex. du bénévolat dans des organismes offrant [ou non] des services aux personnes ayant subi un TCC). Le travail bénévole pourrait également être vu comme un entrainement avant le retour au travail de même que comme une stratégie d’améliorer la satisfaction à l’égard de la vie et le bien-être psychologique de la personne ayant subi un TCC. 

Dernière mise à jour en février 2023